« Dans les villages de la plaine de Ninive, qui ont accueilli une partie de la
population ayant fui Mossoul, la situation empire de jour en jour. Depuis deux jours,
l’eau manque tout comme l’énergie électrique. Le carburant quant à lui commence à
se faire rare. Par ailleurs, la nuit dernière, une partie de Mossoul a été bombardée,
causant un nouvel exode de civils ». C’est ainsi que l’archevêque chaldéen de
Mossoul, Mgr Amel Shamon Nona, décrit à l’Agence Fides la dégradation progressive
des conditions de vie de la population après l’offensive qui a placé la ville sous
le contrôle des miliciens du prétendu « Etat islamique de l’Irak et du Levant ».
Entre
temps, mercredi, dans l’ensemble des communautés chaldéennes du monde, a été observée
la journée de prière et de jeûne pour la paix en Irak, proclamée par le patriarche
Louis Raphaël I Sako. « Ici, dans le village de Tilkif – indique Mgr Nona –
nous avons prié avec les enfants et les familles en demandant au Sacré-Cœur de Jésus
de conserver la paix également dans nos cœurs et de préserver tous nos compatriotes
de la violence et de la guerre ».
S’agissant des conjectures relatives
à de possibles interventions militaires de puissances étrangères dans le contexte
irakien actuel, l’archevêque chaldéen de Mossoul rappelle que, « ici en Irak, nous
avons déjà vu bien des fois que la guerre et les interventions militaires ne résolvent
rien et que les problèmes explosent à nouveau, tôt ou tard, d’une manière encore plus
dévastatrice. Il faut trouver, avec patience, un langage commun et des instruments
de dialogue en mesure d’impliquer tous les irakiens ».
Dans le même temps,
dans la plaine de Ninive, une équipe de responsables de l’UNICEF a réalisé un premier
état des lieux afin de promouvoir dès les prochains jours des initiatives de soutien
au profit des enfants et des jeunes impliqués dans l’exode à partir des zones de conflit.
Au bureau de l’UNICEF d’Erbil travaillent environ 50 personnes. « Notre priorité
– indique à Fides le médecin Marzio Babille, originaire de Trieste et représentant
de l’UNICEF pour l’Irak – est de préserver l’enfance irakienne en accordant une
attention particulière aux communautés minoritaires qui, dans cette zone, ont été
pénalisées depuis longtemps et vivent maintenant l’expérience traumatisante de devoir
fuir de leurs propres maisons ». (fides)