(RV) Entretien - Une nouvelle page s’ouvre en Espagne. Le roi Juan Carlos,
très ému, a signé mercredi soir son acte d’abdication et à minuit son fils deviendra
le roi Felipe VI. Le nouveau souverain espagnol prêtera serment jeudi matin, lors
d’une simple cérémonie civile aux Cortes, le Parlement espagnol. Il n’y aura pas de
messe de couronnement. Juan-Carlos lui remettra notamment une ceinture symbolisant
son rôle de capitaine général des forces armées. Le nouveau couple royal espagnol
fera cet été une tournée en Europe. Ils seront notamment présents en Belgique le 4
août pour les commémorations de la Grande guerre.
Alors quels seront les défis
de Felipe VI ? Pour Bernard Bessière, professeur à l’université Aix-Marseille,
spécialiste de l’Espagne contemporaine, l’un des principaux sera d’exister. Il
est interrogé par Audrey Radondy :
Si effectivement
son père a traversé une période politique extrêmement troublée, extrêmement délicate
et dont il s’est remarquablement sorti, le roi actuel n’aura aucun rôle politique.
Il faut bien comprendre que comme son père et comme le fixe la constitution, le roi
d’Espagne n’a pas l’exécutif. L’exécutif appartient au premier ministre et à son gouvernement.
Donc, qui est ce jeune homme ? Il sera en Europe le roi le plus cultivé, celui qui
aura reçu la meilleure formation universitaire aux États-Unis, au Canada et en Espagne.
Je crois que c’est quelqu’un qui est très différent de son père. Son père était très
badin, très proche du peuple, très plaisantin, etc. Felipe est beaucoup plus strict
et beaucoup plus silencieux. Il a plus de retenu. Il a eu le temps de se former. Je
crois qu’il est très bien formé et son épouse est aussi quelqu’un de grande qualité.
Photo : le prince Felipe, futur Felipe VI et son épouse la princesse
Letizia