420 000 enfants vivent sous le seuil de pauvreté en Belgique. Une situation inacceptable,
que dénonce la Fondation Roi Baudouin. Lors d’un colloque qui s’est tenu le 12 juin
à Bruxelles, celle-ci a invité des experts à faire des propositions nouvelles pour
enrayer le phénomène de façon structurelle.
Un enfant sur dix en Flandre,
un sur quatre en Wallonie, quatre sur dix à Bruxelles. Même s’ils sont connus, les
chiffres de la pauvreté infantile restent choquants. Ils le sont d’autant plus que
notre pays est l’un des plus riches d’Europe. Jeudi 12 juin, la Fondation Roi Baudouin
a donc décidé de convoquer un grand colloque sur ce thème. Une date qui n’a pas été
choisie au hasard, reconnaissent les organisateurs. Au lendemain des élections, en
pleine formation de gouvernements, ils espèrent en effet que les propositions faites
par les experts arriveront aux oreilles des décideurs politiques.
Des propositions
concrètes
« Des mesures urgentes s’imposent à tous les niveaux de pouvoir
» , peut-on lire dans le compte-rendu du colloque. « D’autant plus que la pauvreté
infantile produit un impact à très long terme. Les privations dont souffrent aujourd’hui
les enfants – sur le plan de la santé, de l’éducation, de l’alimentation… – risquent
d’avoir des répercussions durables, tant sur eux-mêmes que sur leurs propres enfants.
» Pour la Fondation Roi Baudouin, il est donc économiquement rentable d’investir dans
une politique ambitieuse dans ce domaine.
Durant ce colloque, plusieurs propositions
concrètes ont été avancées par les experts afin de s’attaquer aux causes structurelles
de la pauvreté infantile. Parmi celles-ci: augmenter le « salaire poche » des
plus bas salaires, créer de l’emploi, activer de façon ciblée les parents précarisés,
alléger la fiscalité sur les bas revenus, aider les familles monoparentales, repenser
les allocations familiales selon les revenus et non plus selon le statut professionnel,
alléger les coûts du logement, de l’accueil des enfants et de l’enseignement, etc.
Briser les cercles vicieux
L’appel de la Fondation Roi Baudouin
est donc limpide: « Il est grand temps de prendre des mesures structurelles, d’adopter
des visions à long terme qui visent à briser les cercles vicieux » , a notamment
déclaré l’un des intervenants, l’ancien ministre socialiste Franck Vandenbroucke.
Reste à voir si cette problématique fera partie des priorités de ceux qui nous gouvernerons
demain, tant au niveau fédéral que régional. (Cathobel)