2014-06-16 12:26:50

« La corruption, ce sont les pauvres qui en font les frais »


(RV) La corruption des puissants, ce sont finalement les pauvres qui en font les frais, et à cause de l’avidité des autres ils se retrouvent sans même avoir ce dont ils auraient besoin et auquel ils ont droit. Voilà l’idée développée par le Pape François ce lundi matin, dans l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Pour parler de la corruption, un mal « aussi triste que vieux comme le monde » « un péché à portée de main », le Pape François est parti d’un récit de la Bible, proposé par la liturgie du jour: l’histoire de Nabot, propriétaire d’une vigne depuis des générations, et qui finit par être lapidé à mort pour avoir refusé de la vendre au roi Acab qui «
voulait juste élargir un peu son jardin ». «Cette histoire, a déclaré François, est habituelle dans les milieux où l’on trouve le pouvoir matériel ou politique, ou encore spirituel » :

« Dans la presse, nous lisons si souvent que l’un ou l’autre a été emmené au tribunal, tel politique parce qu’il s’est enrichi comme par enchantement. Ce chef d’entreprise emmené au tribunal lui aussi parce qu’il s’est enrichi d’un coup, en exploitant ses ouvriers. De ce prélat qui s’est trop enrichi et a abandonné son devoir pastoral au bénéfice de son pouvoir. Corrompus de la politique, du monde des affaires, de la vie ecclésiastique. Nous en trouvons partout. Et nous devons dire la vérité : la corruption est ce péché à portée de main, pour les gens qui ont autorité sur les autres, que ce soit économique, politique, ou ecclésiastique. Tous nous sommes tentés par la corruption. C’est un péché vraiment à portée de main. Parce que lorsque quelqu’un a du pouvoir il se sent puissant, il se sent comme Dieu ».

L'unique voie c'est le service qui te rend humble

Du reste, poursuit le Pape François, on en arrive à être corrompus « sur le chemin de notre propre sécurité ». Avec le «bien-être, l’argent, puis le pouvoir, la vanité, l’orgueil…et de là on en arrive même à tuer ». « Mais, se demandait alors le Pape, qui fait les frais à la fin de toute cette corruption ? » « C’est le pauvre»:

«Si nous parlons des corrompus politiques ou des corrompus dans le monde des affaires, qui en fait les frais ? Les hôpitaux sans médicaments, les malades qui n’ont pas de soins, les enfants sans éducation. Ce sont les ‘Nabot’ contemporains, qui font les frais de la corruption des grands. Et qui fait les frais de la corruption d’un prélat ? Les enfants, qui ne savent pas se faire le signe de la croix, qui ne connaissent pas le catéchisme, qui ne sont pas soignés » « Les malades qui ne reçoivent pas de visite, les prisonniers qui ne sont pas accompagnés spirituellement. Les pauvres payent la note. La corruption est payée par les pauvres : les pauvres économiquement, les pauvres spirituellement».


Par contre, affirme le Pape François, «l’unique voie pour sortir de la corruption, l’unique voie pour vaincre la tentation, le péché de la corruption, c’est le service
». Parce que, explique le Pape, « la corruption vient de l’orgueil, de la superbe, et le service te rend humble » :

« Aujourd’hui, nous offrons la Messe pour tous ces gens qui payent le prix de la corruption, qui payent pour la vie de ces corrompus. Pour tous les martyrs de la corruption politique, de la corruption économique et de la corruption ecclésiastique. Prions pour eux ».








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