Le Pape aux prêtres de Rome : laissez la porte ouverte
(RV) Au Vatican, la salle Paul VI était comble. 11 000 fidèles du diocèse de Rome,
accompagnés de leurs prêtres sont venus assister au coup d’envoi donné par le Pape,
l’évêque de Rome, au Congrès pastoral diocésain de Rome. Dans son discours, le Pape
a mis en lumière une série de thématiques sur lesquelles les prêtres, comme les fidèles,
sont invités à réfléchir.
Nous ne sommes pas orphelins
Nous vivons
des « vies accélérées », des journées « convulsives » : accompagner
les enfants à l’école, aller au travail où l’on vit parfois des tensions, se retrouver
dans les embouteillages avant de rentrer chez soi. Nombreux, explique le Pape, sont
ceux qui portent cette croix et aimeraient que leur enfants « trouvent un sens
à leur vie ». Souvent « les enfants sont orphelins », en manque d’espérance
pour guider leur chemin. Les grands-parents sont en maison de repos. Les parents sont
pressés. Ils aiment, mais « trop rapidement » leurs enfants, sans prendre le
temps de perdre du temps pour jouer avec eux.
40% de jeunes sont au chômage
en Italie. La société même nous laisse orphelins. « Avoir des commodités, cela
ne saurait procurer la joie », explique François. En revanche, « le regard
infini de Jésus, oui », rappelle-t-il.
Sans prendre le temps, on ne peut
ouvrir son cœur à la grâce de Dieu. Or Jésus est venu nous aimer dans la gratuité,
en nous promettant que nous ne serons jamais orphelins. Le Pape a ainsi demandé au
clergé romain d’annoncer au monde que « nous ne sommes pas des orphelins ».
L’identité
de l’Eglise ? Faire des enfants et évangéliser
« Notre mère l’Eglise
est un peu vieille. Ce n’est pas une grand-mère, mais on doit la rajeunir. Pas en
allant voir un chirurgien esthétique, mais en lui donnant des enfants », comme
Dieu en donna à Sarah, Elisabeth ou Noémie qui vieillirent sans enfant. « Nous
devons être une mère et non une ONG bien organisée. Cela est nécessaire, mais pour
aider la maternité de l’Eglise », a poursuivi le Pape. Il précise : l’évangélisation
ce n’est pas le prosélytisme, « faire remplir des fiches d’adhésion ». François
cite alors Benoît XVI : « L’Eglise ne croît pas par prosélytisme, mais par attraction
maternelle ».
L’accueil et la tendresse
Le Pape le répète
par deux fois. « Il comprend la fatigue des prêtres qui ont tellement de travail
», mais il insiste sur l’importance d’une Eglise avec une « porte ouverte
», qui sait être « tendre comme une mère ». Il faut se montrer attentif à ceux
qui viennent trouver les prêtres dans les paroisses, plein de « compassion
», avec un cœur « sans frontière », un regard infini de douceur, « le regard
de Jésus ».
Il faut repenser à notre accueil. « Nos horaires sont-ils
les bons ? Notre langage est-il adapté ? Sommes-nous présents sur les nouvelles technologies,
sur les terrains de sport ? Il faut avoir l’audace d’adopter de nouvelle modalités
d’accueil », en laissant la porte ouverte , conclu le Pape qui félicite enfin
les prêtres italiens. C’est grâce à eux que l’Eglise italienne est si forte.
Photo
: Le Pape lors de l'ouverture en salle Paul VI du Congrès sur la pastorale diocésaine