Mgr Tomasi : «il faut stimuler le dialogue entre les migrants et ceux qui les accueillent»
(RV) Le cinquième Forum international sur les migrations et la paix s'est tenu à Berlin,
organisé par le Réseau International Scalabrinien de Migration et la Fondation Konrad
Adenauer pour stimuler un dialogue de haut niveau sur le thème et définir des actions
concrètes face aux liens divers entre les flux migratoires et la coexistence pacifique
et ceux qui accueillent et les migrants.
L’abbattement des barrières physiques
et politiques entre les peuples ainsi que la définition de politiques centrées sur
l’intégration des migrants dans les contextes locaux, selon les perspectives démocratiques
et interculturelles, a été le but commun des intervenants.
Entre les participants
figurait Mgr Silvano Tomasi, nonce apostolique auprès des Nations Unies à Genève.
Selon lui, la difficulté est que les grands pays d’immigration (Etats-Unis, Allemagne,
France, Italie) n’ont pas ratifié la Convention des Nations Unies sur la protection
des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles. Déplorant l’élan
populiste, Mgr Tomasi affirme : « Nous devons nous mettre à analyser le phénomène
des migrations du point de vue des victimes, parce que si nous ne comprenons pas les
motivations qui poussent tant de personnes à risquer leur vie pour sauvegarder leur
propre dignité ou pour survivre, nous ne réussirons pas à comprendre la vraie portée
de ce phénomène, a estimé le nonce. Ce sont des dizaines de milliers de morts,
victimes justement de l’effort de traverser de la Mer rouge au Yémen, ou de Haïti
à la Floride, du Mexique au désert de l’Arizona vers les Etats-Unis, ou bien du désert
du Sinaï pour s’échapper vers des pays africains. »
Chercher des solutions
concrètes
Mgr Tomasi déplore le manque de réaction des institutions face
à ces drames : « La sensibilité internationale s’émeut face à certains de ces évènements,
comme le naufrage de certains de ces bâteaux qui traversent la Mediterranée, mais
ensuite il manque des lois pour des solutions efficaces comme celles d’élargir les
canaux légitimes, les liens de l’émigration, de faciliter la réunion des familles,
de chercher à régulariser ces millions de personnes qui travaillent, qui vivent et
qui de fait font partie des sociétés européennes ou américaines même quand elles ne
sont pas documentées du point du vue de la citoyenneté et de la permanence légale
dans le pays. Ce sont ces mesures que nous devons encourager.», a-t-il précisé.