Pékin et le Vatican se préparent à reprendre un dialogue interrompu depuis 2010, affirme
un article du "South China Morning Post", quotidien anglophone de Hongkong. « Ma compréhension
des choses est que la Chine espère nouer des relations diplomatiques avec le Vatican
et nombreux sont ceux au Vatican qui partagent ce point de vue. Le moment est venu
de le faire, nous ne devrions pas le laisser passer » a affirmé Mgr Fang Xingyao évêque
« officiel » de Linyi (Shandong) rapporte Eglises d'Asie. L’évêque estime que la meilleure
manière de régler l’épineux problème du mode de désignation des évêques de l’Eglise
en Chine est d’établir des relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège,
afin de disposer d’une base stable de dialogue.
Facteurs de renouveau
Le
journal de Hong-Kong rappelle que, du point de vue du Saint-Siège, le préalable à
une reprise des relations diplomatiques est que Pékin s’engage à ne plus nommer d'évêques
de manière unilatérale. Et l’article de citer une personne proche du Saint-Siège qui
estime que « l’atmosphère est désormais plutôt positive au sein des deux parties pour
redémarrer sans délai un dialogue ». Le Vatican attend seulement que Pékin confirme
la date et le lieu où se tiendront les pourparlers, affirme encore cette source.
A
n’en pas douter, si le dossier chinois a été considéré comme une priorité par le Vatican
tout au long des pontificats de Jean Paul II et Benoît XVI, l’élection du pape François
est un facteur de renouveau, affirme Eglise d'Asie. En mars dernier, le pape a révélé
qu’il avait écrit au président chinois Xi Jinping dès l’accession de celui-ci aux
plus hautes fonctions à la tête de la République populaire de Chine et que le dirigeant
chinois lui avait répondu.
Les obstacles demeurent
Reste, note
les observateurs, que les obstacles à une reprise du dialogue demeurent nombreux.
Ces dernières semaines, une campagne de destruction de lieux de culte chrétiens a
été lancée dans la région de Wenzhou, au Zhejiang (sud-est). Potentiellement plus
grave, la question de la validation du candidat qui a été élu, le 8 mai dernier, pour
devenir le futur évêque de Chengdu, au Sichuan (centre) demeure dans l'attente d'une
réponse du pape. Reste enfin le sort des évêques empêchés par Pékin d’exercer leur
ministère. Outre le cas de Mgr Ma, de Shanghai, il y a celui de plusieurs évêques
« clandestins »), dont la figure la plus emblématique est celle de Mgr Su Zhimin,
évêque de Baoding, arrêté le 8 octobre 1997 dont on est sans nouvelles depuis. (apic/eda)