Des insurgés se sont emparés mercredi de la ville irakienne de Tikrit, deuxième chef-lieu
de province à tomber aux mains des rebelles en deux jours, a rapporté la police. «
Tout Tikrit est aux mains des insurgés », a déclaré un colonel de la police.
Tikrit
est le chef-lieu de la province de Salaheddine et situé à mi-chemin entre Bagdad et
la deuxième ville du pays, Mossoul, tombée mardi aux mains de l'insurrection. Selon
un général de la police, les insurgés sont des membres du puissant groupe jihadiste
de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ils ont attaqué depuis le nord, l'ouest
et le sud de la ville, a-t-il ajouté. Un commandant de police a indiqué de son côté
que les insurgés avaient libéré quelque 300 détenus d'une prison de Tikrit.
L'EIIL
a lancé une offensive lundi soir en Irak et conquis depuis, presque sans combats,
la totalité de la province de Ninive ainsi que des localités de Kirkouk à l'est et
de Salaheddine au sud.
L'exode de la population vers le Kurdistan irakien
A
Mossoul, des centaines de milliers de personnes dont des chrétiens ont fui vers le
kurdistan irakien, notamment l’Archevêque chaldéen Mgr Amel Shamon Nona, et tous les
prêtres de la ville. Près de Kirkouk, des villages ont déjà échappé au contrôle du
gouvernement alors que la zone urbaine vit dans une atmosphère suspendue, la population
étant réfugiée dans les maisons alors que les milices kurdes des Peshmergas venues
du Kurdistan protègent la ville des djihadistes. Dans les quatre paroisses chaldéennes
de Kirkouk, on prie chaque jour pour que de nouvelles souffrances soient épargnées
à la population. « Nous avons suspendu le catéchisme et les activités avec les
jeunes pour des motifs de sécurité – raconte le Père Kage à l’agence Fides – mais
les églises sont ouvertes.
Depuis les Etats Unis où il visite les communautés
chaldéennes, le Patriarche d’Antioche des Chaldéens, Mgr Louis Raphael I Sako a diffusé
une déclaration. Il invite tous ses compatriotes à ne pas céder à la panique et à
s’unir face aux convulsions sectaires qui mettent en danger la survie même du pays.
« Nous croyons – écrit le Patriarche, que la meilleure solution à tous ces
problèmes est la création d’un gouvernement d’unité nationale afin de renforcer le
contrôle de l’Etat et l’Etat de droit pour protéger le pays, les citoyens et leurs
propriété et conserver l’unité nationale ».
Le Patriarche chaldéen rappelle
l’importance de Mossoul également sur un plan historique : la deuxième ville de l’Irak
se trouve dans la zone de l’antique Ninive, la capitale assyrienne par ailleurs citée
dans la Bible. Dans la partie finale du message, le Patriarche invoque enfin l’aide
de « Dieu, source de toute paix » afin que tous les irakiens puissent affronter
les épreuves avec courage et faire l’expérience du don de la paix dans leur vie. (avec
AfP, Fides et Apic)