2014-06-10 16:30:46

« Si l'Erythrée était un pays décent ! »


« Il ne serait pas nécessaire d’émigrer si l’on vivait dans un pays décent » affirment les Evêques d’Erythrée dans une Lettre pastorale de 36 pages rédigée à l’occasion de l’Anniversaire de l’indépendance du pays et intitulée « Où est ton frère ? ». Rappelant la tragédie de Lampedusa du 3 octobre 2013, au cours de laquelle le naufrage d’une embarcation coûta la vie à quelques 400 migrants, en grande partie érythréens, les évêques dénoncent : « Au lieu de trouver des solutions pour empêcher que des tragédies semblables ne se répètent, la situation s’est aggravée ». « Il n’est pas nécessaire de chercher le pays du miel si l’on y vit déjà » affirme le message.

Il facile de comprendre pourquoi les jeunes fuient

« Au lieu que des érythréens cherchent à quitter leur pays, on devrait encourager ceux qui vivent au sein de la diaspora à revenir… Il est inutile de demander pourquoi notre jeunesse fuit à l’étranger ». Les évêques dressent la liste des graves problèmes que doivent affronter les érythréens, au premier rang desquels la désagrégation des familles, dont les membres sont dispersés à cause du long service militaire ou parce qu’incarcérés ou encore parce que se trouvant dans des centres de rééducation. Par conséquent, les personnes âgées sont abandonnées à elles-mêmes. « Tout cela crée un pays désolé » dénonce la Lettre pastorale.

Selon les évêques, une économie en ruine, un système éducatif de mauvaise qualité, l’arbitraire de la loi, un manque de perspectives poussent les jeunes à affronter un voyage risqué d’abord à travers le désert puis en mer à la recherche d’une vie meilleure. Les évêques lancent enfin un appel en faveur du respect des droits fondamentaux des prisonniers : « les personnes arrêtées doivent être traitées avec humanité et être jugées par une cour ». (Fides)







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