Père Lombardi : La volonté de paix en Terre Sainte s’est manifestée dimanche
Le Pape François parle souvent de l’importance de « la culture de la rencontre »,
une formule et un concept parfaitement mis en œuvre le dimanche 08 juin 2014 au Vatican.
Réunis ensemble pour prier, le Pape, le patriarche de Constantinople Bartholomée,
le président israélien Shimon Peres et le président palestinien Mahmoud Abbas ont
voulu donner un signal fort au monde. Le père Federico Lombardi revient sur le
sens et la portée de cette rencontre pour la paix.
Le Pape François,
en accord avec les autres participants à cette rencontre, a voulu donner un signe
fort d’appel à Dieu, d’ouverture, et donc, un horizon d’engagement plus grand et différent,
au service de la paix. Et, comme disait le Custode de Terre sainte il y a deux jours,
et bien, la paix ne va sans doute pas se faire tout de suite, et rien ne va changer,
du jour au lendemain. Seulement, les personnes de bonne volonté et celles qui croient
en Dieu ont donné une nouvelle et une forte contribution , avec toutes leurs forces
, et en ont appelé à la grâce de Dieu, au don de la paix, -la paix est un don, nous
le croyons -, et aux capacités des cœurs à se convertir. Le Pape parle souvent de
la culture de la rencontre : et bien, hier, il s’agissait vraiment d’une rencontre
entre les personnes, sous le signe de la foi.
Outre les paroles, les
gestes ont également touché Certainement. Il y a eu des poignées de mains,
et des accolades, des accolades sincères, en-dehors de du geste de planter l’olivier,
qui est un geste classique de ces moments où l’on cherche à construire la paix. Je
dirais que les accolades ont été vraiment sincères. En particulier, celle qui a touché,
et qui était très attendue, a été l’accolade entre les deux présidents, qui a été
un moment de « libération » des protagonistes, des peuples qui désirent sincèrement
la paix, mais qui éprouvent des difficultés à l’atteindre. Voilà : cette nostalgie
de la paix, cette volonté aussi de paix a été bien manifestée dans ces accolades,
dimanche.
Ce lundi matin, les journaux ont surtout insisté sur cette
phrase du Pape : « il faut du courage pour faire la paix »… Cette rencontre
même a été un acte de courage, parce que le réalisme fait pencher vers le découragement
devant tous les échecs qui s'accumulent sur le chemin de la paix. Mais le croyant,
-et les citations bibliques qui ont résonné hier soir le disent de bien des manières,-
est celui qui continue à regarder vers Dieu, et de là, acquiert le courage dont il
a besoin. Le Pape parle souvent des surprises de l’Histoire qui peuvent venir du Saint-Esprit,
qui fait irruption : pour nous croyants chrétiens, dimanche c’était aussi la fête
de la Pentecôte, le moment où l’Esprit-Saint descend et renouvelle la création. Nous
croyons qu’une chose nouvelle est toujours possible, et cela, nous le demandons à
Dieu, et nous cherchons à nous mettre en chemin nous aussi, avec toutes nos forces.
Dans
quelle mesure la présence du patriarche Bartholomée a-t-elle été importante ? Bartholomée
a donné ce signe de l’œcuménisme chrétien. Au fond, cette rencontre de dimanche soir
était, d’une certaine manière, la vraie conclusion du voyage en Terre Sainte, parce
que c’était un évènement lancé et préparé avec le voyage en Terre Sainte, dans lequel
Bartholomée était protagoniste, avec le Pape, puisque c’était l’occasion de la commémoration
de l’accolade entre Paul VI et Athénagoras. Donc, Bartholomée a manifesté ce fait
pour tous les chrétiens, pour toutes les confessions chrétiennes. Jérusalem et la
Terre Sainte sont fondamentales, et tous les chrétiens du monde s’unissent à ce désir
et à cette prière pour la paix. Ce n’est pas seulement le Pape François et son charisme,
ce ne sont pas seulement les catholiques, ce sont tous les chrétiens qui s’unissent
à tous les fidèles, juifs et musulmans, dans la recherche de la paix dans cette région
si importante pour tous. C’est pour cela que la présence du Patriarche grec-orthodoxe
de Jérusalem, le primat des communautés chrétiennes de Jérusalem, était importante,
également celle du patriarche latin Fouad Twal.