Chine : la situation de la liberté religieuse inquiète
(RV) L’administrateur apostolique d’un diocèse chinois a été arrêté il y a deux semaines
et se trouve dans un lieu inconnu. Selon l’agence de presse Ucanews, le père John
Peng Wei Zhao, administrateur apostolique de Yujiang, a été appréhendé le 30 mai et
a disparu depuis. Le père Peng a été nommé par le Saint-Siège en 2012 pour succéder
à Mgr Zeng Jingmu, un évêque clandestin très âgé ayant fait des années de prison.
Des
prêtres qui se trouvaient sur place affirment avoir reconnu des fonctionnaires du
bureau local des affaires religieuses, parmi les personnes venues arrêter le père
Peng. Mais ces derniers ont déclaré que tout avait été décidé par le gouvernement
provincial. Cette arrestation intervient dans un contexte particulièrement tendu entre
les pouvoirs locaux et les chrétiens de Chine. Au mois d’avril, dans l’est du pays,
une église catholique a été détruite au bulldozer soulevant une vague d’indignation
dans le monde. Dans le cadre d’une campagne lancée par les autorités chinoises, ce
sont des dizaines d’édifices religieux qui ont été détruits sous prétexte qu’ils ont
été construits de manière illégale, ou au nom d’un prétendu renouvellement urbain.
Des croix ont été abattues parce que trop visibles et éclatantes.
Certains
pays, dont le Canada, se sont dit préoccupés par la situation de la liberté de religion
en Chine, pourtant énoncée dans la constitution. L’ambassadeur canadien Andrew Bennett
s’est insurgé contre l’application sélective de règlements d’urbanisme à des bâtiments
religieux alors que d’autres bâtiments non conformes du voisinage sont ignorés. En
dépit de ce climat délétère, un journal Hong-Kong croit savoir que des préparatifs
sont en cours pour renouer le dialogue entre la Chine et le Vatican, mis à mal les
ordinations épiscopales sans l’aval de Rome et par les nombreuses arrestations dans
les rangs du clergé fidèle au pape.