Le maire de Venise a été placé mercredi sous contrôle judiciaire. Le démocrate italien
Giorgio Orsoni est soupçonné d’avoir financé sa campagne électorale pour les élections
municipales de 2010 de manière illicite.
Selon les enquêteurs, une caisse
noire a été mise en place en Vénétie. Elle serait alimentée par des fonds provenant
d’un système de fausses factures et de pots-de-vin dans le cadre de l’attribution
des marchés pour le chantier Moïse, le projet visant à sauver Venise de la montée
des eaux.
Les précisions d’Antonino Galofaro
Le chantier
gigantesque Mose, Moïse en italien, doit permettre de sauver la Sérénissime des inondations
grâce à des plaques de béton installées sous l’eau et sur lesquelles reposent des
digues mobiles sortant lors des marées. Le projet, dont le coût se monte à près de
5,5 millions d’euros, doit être opérationnel dès 2017.
Lors de l’attribution
des marchés pour le chantier vénitien, 20 millions d’euros auraient été récoltés et
versés sur des comptes à l’étranger. Ces fonds auraient permis de financer des forces
politiques au niveau local, régional et national, selon le procureur en chef de Venise.
Outre l’arrestation du maire de la ville, issu des rangs du Parti démocrate,
et de 25 autres personnes, le parquet de Venise a requis l’interpellation de l’ancien
gouverneur de la Vénétie : Giancarlo Galan, un ancien ministre de Silvio Berlusconi,
est aujourd’hui un député de Forza Italia, le parti de l’ancien cavaliere.
Ce
nouveau scandale de corruption vient s’ajouter à celui entourant l’Expo universelle
2015 de Milan, révélé en mai. Matteo Renzi, le premier ministre italien, avait alors
désigné un ancien magistrat anti-mafia, Raffaele Cantone, aujourd’hui président de
l’Autorité nationale anti-corruption, pour nettoyer ces chantiers. (Avec agences)
Photo
: Moïse et les digues qui doivent sauver Venise des inondations