2014-06-03 16:59:46

L'Afrique en bref, mardi 03 juin 2014


LIBYE : Instabilité politiques et violences
Des inconnus ont tiré lundi sur le convoi du chef d'état-major de l'armée régulière libyenne Abdessalam Jadallah Al-Abidi, à Tripoli, sans faire de victimes.
Le chef d'état-major s'est montré hostile à l'égard d'un ex-général à la retraite, Khalifa Haftar, qui avait déclenché une opération contre les "terroristes" dans l'est de la Libye. L'armée régulière libyenne qui peine à se reconstruire après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a été encore affaiblie après que plusieurs militaires ont rejoint l'opération baptisée "Dignité" de Khalifa Haftar.
Des combats, entre ses forces et des groupes islamistes de Benghazi lundi ont fait un total de 21 morts et 112 blessés. Ces violences se déroulent alors que le Premier ministre contesté Ahmed Miitig a pris possession du siège du gouvernement à Tripoli.
CENTRAFRIQUE : Attaque contre un camp de MSF à Ndélé
Des hommes armés ont attaqué la base de Médecins Sans Frontières (MSF) à Ndélé, dans le nord de la Centrafrique, sans faire de victimes, selon un communiqué publié mardi.
Suite à cette attaque, MSF a évacué "temporairement" une partie de l'équipe hors de la ville, "le temps d'évaluer et de négocier avec les autorités locales la possibilité ou non de poursuivre les activités médicales".
MSF affirme dispenser "plus de 1600 consultations par semaine à Ndélé", dont le tiers à des enfants de moins de 5 ans. "L'absence de MSF, le seul pourvoyeur de soins de la ville", serait "une tragédie pour les populations", selon des responsables de l’organisation humanitaire.
NIGERIA: Manif interdites à Abuja
Les organisateurs des manifestations de soutien aux plus de 200 lycéennes enlevées par les islamistes dans le nord-est du Nigeria ont décidé de se rendre au tribunal mardi pour contester la décision de la police d'interdire ces rassemblements à Abuja. Lundi, la police avait justifié cette 'interdiction "pour des raisons de sécurité".
Les organisatrices de la campagne "Bring back our girls" (ramenez nos filles) ont dit considérer cette interdiction comme illégale et veulent la faire annuler par la justice.
Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OIC), Iyad Ameen Madani, qui a rencontré le président nigérian Goodluck Jonathan à Abuja lundi, a fermement condamné les enlèvements des jeunes filles par la secte islamiste Boko Haram qui a revendiqué l’acte.
Rd CONGO : Plainte contre un policier réfugié au Sénégal
Une plainte avec constitution de partie civile a été déposée contre un policier congolais vivant au Sénégal par des avocats de la famille du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya et de son collaborateur Fidèle Bazana, morts et disparus en 2010 à Kinshasa. Cette procédure, qui suit une simple plainte déposée en janvier 2014 "restée sans réponse", vise Paul Mwilambwe, présent dans le commissariat de Kinshasa au moment des faits, indiquent des ONG, parmi lesquelles le Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), dont des avocats ont également porté plainte. « En l'absence de procédure équitable menée dans un délai raisonnable en République démocratique du Congo, nous avons déposé cette plainte au Sénégal afin qu'une enquête impartiale et indépendante puisse être ouverte et que toute la lumière soit faite sur l'assassinat et la disparition forcée dont ont été victimes Floribert Chebeya et Fidèle Bazana », ajoutent les ONG.
Paul Mwilambwe a pris la fuite dans un pays d'Afrique avant de venir au Sénégal. Au cours de sa fuite, il avait témoigné et dénoncé, outre sa participation, le rôle et l'implication de hauts gradés de la police congolaise, dont le général John Numbi, dans l'assassinat et la disparition forcée des deux défenseurs, soulignent les organisations.
RWANDA : Human Rights Wath réfute les accusations
L'ONG Human Rights Watch (HRW), accusée par les autorités rwandaises de faire la "propagande" de "groupes terroristes", s'est dit "profondément préoccupée" par ces affirmations et nié tout "parti pris". "HRW et son personnel sont indépendants de tout gouvernement ou groupe armé", INDIQUE l'ONG, en rappelant qu'elle travaille depuis plus de 20 ans au Rwanda, où elle "rend compte des abus contre les Rwandais et défend les droits de l'Homme pour tous, quelle que soit leur affiliation politique ou autre".
Dans un document publié lundi par la presse à Kigali, le ministère rwandais de la Justice estimait que HRW était devenu "le porte-voix de groupes terroristes" hostiles au Rwanda et menait une "campagne de propagande" contre le pays.
BURUNDI : Les observateurs inquiets du climat politique
Plusieurs hauts diplomates en charge des Grands-Lacs ont dénoncé, dans un communiqué mardi, les "entraves aux libertés" et aux activités de l'opposition au Burundi, où des élections générales cruciales sont prévues en 2015. L'envoyée spéciale de l'ONU Mary Robinson, le représentant spécial de l'Union africaine Boubacar Diarra, le coordinateur spécial de l'Union européenne Koen Vervaeke et l'envoyé spécial américain Russ Feingold ont rencontré au cours du week-end le président burundais Pierre Nkurunziza à Bujumbura.
Dans leur communiqué commun, ces diplomates se sont dit "très préoccupés par les restrictions de l'espace politique et des libertés civiles qui entravent les activités de l'opposition, de la société civile et des médias, à l'approche des élections de 2015".
Le récent retrait de l'Uprona du gouvernement a plongé le Burundi dans une crise politique et fait craindre une résurgence des tensions ethniques à l'approche du scrutin de 2015, lors duquel le président Nkurunziza a l'intention de briguer un troisième mandat, bien que la Constitution l'en empêche théoriquement. Le Parlement a en outre rejeté récemment un projet de réforme constitutionnelle qui menaçait de rompre le fragile partage du pouvoir, consacré par les accords de paix ayant mis fin à la guerre civile.
Les observateurs s'inquiètent en outre d'informations faisant état de distributions d'armes aux jeunes du parti au pouvoir, ce que dément Bujumbura.
CONGO-RD CONGO : Négociations entre les deux Congo
De hauts responsables de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Congo se sont retrouvés lundi à Kinshasa pour tenter de régler la crise causée par l'expulsion ou le retour de nombreux ressortissants de RDC vivant au Congo. Les deux délégations, avec chacune une trentaine de membres, étaient conduites par le ministre de l'Intérieur de leur pays: pour la RDC, Richard Muyej, et pour le Congo, Raymond Mboulou. M. Muyej a accusé la "république soeur du Congo" d'avoir procédé à des "expulsions massives sans aucun respect des droits humains".
D'après M. Muyej, les expulsions et retours contraints se chiffrent désormais à près de 137.000, et le flux des retours a nettement baissé, passant de plusieurs milliers par jour à plusieurs centaines.
M. Mboulou a pour sa part estimé qu'"environ 2.000" ressortissants de l'ex-Zaïre ont été expulsés et que "près de 128.000" autres sont rentrés dans le cadre des "retours volontaires" faute de "document" nécessaire pour vivre légalement au Congo.
Il a par ailleurs justifié l'opération par une hausse de la criminalité des étrangers, et notamment celle des "kuluna", ces délinquants armés de machette qui ont parfois fui la police de RDC en traversant le fleuve Congo, frontière naturelle entre Kinshasa et Brazzaville.
Chacun a campé sur ses positions, mais les ministres ont dit vouloir trouver une solution acceptable pour les deux parties. La fin des travaux est prévue mardi.
GUINEE-BISSAU: Interpol veut contre le trafic des drogues
L'ONU et Interpol vont unir leurs efforts pour renforcer la lutte contre la drogue en Afrique de l'Ouest, une région devenue un important point de transit dans le trafic d'Amérique latine vers l'Europe, ont affirmé lundi des responsables de ces organisations.
« L'objectif est de mettre en place des unités de lutte contre ces fléaux. Nous allons soutenir les nouvelles autorités » de Guinée-Bissau issues du second tour de l'élection présidentielle du 18 mai, remportée par le candidat du principal parti du pays, José Mario Vaz.
Selon plusieurs organisations internationales, l'instabilité chronique, l'extrême pauvreté et la faiblesse des institutions de la Guinée-Bissau y ont facilité l'implantation des trafiquants de drogue avec la complicité de hauts responsables des services de sécurité.
SIERRA LEONE : London Mining évue par crainte d’Ebola
Une compagnie minière britannique, London Mining, a annoncé mardi l'évacuation d'une partie de son personnel "non essentiel" en Sierra Leone à cause de l'épidémie de fièvre Ebola qui s'est déclarée depuis une semaine dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest.
SOUDAN : Meriam Ishq en phase de libération ou pas ?
Les déclarations contradictoires des autorités soudanaises sur une prochaine libération de la jeune femme chrétienne Soudanaise condamnée à mort pour apostasie et qui a accouché en prison, témoignent de leur embarras face à cette affaire qui a soulevé un tollé international, notaient mardi des observateurs.
Selon des experts, les autorités sont prises en tenailles entre des mouvements islamistes radicaux qui veulent l'exécution de la jeune femme chrétienne de 27 ans et la pression de l'étranger qui appelle à sa libération.
De son côté, le gouvernement américain a demandé au mari américain de la jeune femme de prouver qu'il est bien le père des deux enfants de la jeune femme pour que ces derniers puissent obtenir la nationalité américaine.
Née d'un père musulman, Meriam Yahia Ibrahim Ishag, âgée de 27 ans, qui est chrétienne comme son mari, a été condamnée à mort le 15 mai par une cour criminelle en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan, qui interdit les conversions, provoquant un tollé international.
AFRIQUE DU SUD : Les négociations salariales relancées autour des mines en grève
Une nouvelle offre salariale a été mise sur la table pour tenter de mettre fin à la grève qui paralyse les principaux producteurs de platine en Afrique du Sud et pénalise l'ensemble de l'économie nationale depuis fin janvier.
Selon plusieurs médias locaux, la hausse proposée par Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin équivaudrait à 7,5% ou 800 rands mensuels de plus pour les mineurs les moins bien payés, et elle s'appliquerait sur cinq ans, de 2013 à 2017.AFP/RV








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