(RV) Entretien- Plus de 15 millions de Syriens étaient appelés aux urnes ce
mardi pour un scrutin présidentiel décidément sans surprise. Dénoncé par les occidentaux
comme une « farce », boycotté par l’opposition, le vote se tient uniquement dans les
territoires contrôlés par le régime. Le président sortant Bachar El-Assad devrait
donc être réélu sans difficulté.
Le vote a été prolongé de cinq heures, jusqu'à
minuit, heure locale, « en raison de l'afflux massif des électeurs », a indiqué la
télévision officielle peu avant 19H00, heure initialement prévue pour la fermeture
des bureaux de vote.
A Damas, où les rues étaient quasi désertes, l'ambiance
était surréaliste: files d'attente devant les bureaux de vote, chants et danses à
la gloire de M. Assad, sur fond d'explosions, de bruit d'obus tombés sur la capitale
et d'intenses survols de l'armée de l'air.
A Homs, le père jésuite responsable
du Jesuit Refugee Service, basé à Alep, décrit une journée électorale plutôt calme
dans une ville reconquise par les troupes loyalistes le mois dernier :
C’est tout
à fait calme avec des chansons ici et là pour l’armée, pour le pays et en général
aussi pour le président actuel. Homs est presque totalement sous le contrôle du gouvernement.
On sent que c’est une sorte de jour férié, ça veut dire que ce n’est pas comme d’habitude
quoique tous les travaux ont continué comme d’habitude, les étudiants ont présenté
leurs examens et les ouvriers travaillent. Mais on sent qu’il y a une sorte de calme
qui règne un peu partout. Où nous habitons, il y a partout les photos du président
Bachar El-Assad. Il y a des gens qui célèbrent déjà sa victoire. Il y a une sorte
de joie ici et là. Il y a certainement d’autres gens qui ont peur et qui n’osent pas
sortir ou qui ont préféré rester dans leurs maisons. Mais en général, la vie continue.
Photo : A Homs, les électeurs attendent de pouvoir voter.