2014-05-30 19:50:40

Peu de travail, mais la paix pour les chrétiens du Kurdistan


Il avait rencontré Benoît XVI à deux reprises en 2009 et 2011. Ce matin, le président du Kurdistan irakien, Moussad Barzani, a été reçu pour la première fois par le pape François. Cette audience est pour nous l’occasion de revenir sur les conditions de vie des chrétiens au Kurdistan Irakien. Marie Duhamel RealAudioMP3


A Ankawa, des soldats armées veillent à la protection des Eglises. Pourtant dans cette banlieue chrétienne d’Erbil, comme d’ailleurs dans le reste du Kurdistan irakien, les célébrations chaldéennes, syro-catholiques ou orthodoxes se déroulent sereinement. Contrairement au reste de l’Irak, aucune Eglise n’a jamais été attaquée dans cette région autonome, ancienne zone de conflit à l’époque de Saddam Hussein. Mgr Bashar Warda est l’archevêque chaldéen d’Erbil depuis 2010.

« Le Kurdistan est un endroit très sûr, avec un environnement paisible. Quand on vit au Moyen-Orient, entouré de pays troublés, c’est un succès notable de vivre dans une zone où l’on peut prier, travailler, se déplacer, profiter de son temps, paisiblement. Le gouvernement et les partis, après tant d’années de guerre civile, sont parvenus à une mentalité où, oui, nous devons trouver les moyens de vivre ensemble. »

En raison de cette stabilité, le Kurdistan, où se trouve le diocèse d’Erbil, un des plus vieux des environs, a accueilli plusieurs vagues de déplacés irakiens depuis l’intervention américaine puis, des réfugiés syriens. En 2003, 1500 familles chrétiennes y vivaient. Aujourd’hui, plus du double. Ils sont quelques 32 000 chrétiens. L’an dernier, période calme, 482 familles sont arrivées à Erbil.


Un afflux massif et rapide de réfugiés qui pose quelques difficultés


Mgr Warda : « Pour les chrétiens qui viennent de Bassorah, Bagdad ou Mossoul et qui ne parlent pas la langue kurde, c’est difficile. Car vous le savez, il faut parler la langue pour avoir un magasin, faire du commerce avec les gens. Dans certaines zones du Kurdistan où il y a 25 villages, le travail est un problème. On a besoin de l’aide des communautés chrétiennes étrangères pour lancer, ou développer, le secteur privé : écoles, hôpitaux, cliniques, petites usines où ils pourraient travailler et rester. » Du travail pour assurer une présence chrétienne pérenne au Kurdistan.

Quant à la cohabitation sur place avec les musulmans, elle se passe très bien. Un dialogue de vie parfois troublé cependant par quelques actes isolés de méfiance. Par le passé, il est arrivé que certains ouvriers musulmans refusent de travailler sur des chantiers chrétiens. Actuellement quatre églises sont en construction grâce à une aide de 5 millions de dollars des autorités locales.



Photo : le président du Kurdistan irakien, Moussad Barzani. Cliché pris par Reuters, le 12 mai dernier à Erbil







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