2014-05-26 18:34:18

Libye : les tensions inquiètent les responsables catholiques


Des responsables de l’Eglise catholique en Libye ont exprimé leur vive préoccupation pour la sécurité de leurs fidèles. En raison de l’escalade de la violence, ils vivent dans la peur et fréquentent toujours moins les églises, rapporte l'agence Apic.

Les responsables catholiques craignent de voir la tension actuelle entre les milices et les fidèles du général rebelle Khalifa Hiftar dégénérer en un grave conflit armé. Des prêtres catholiques à Tripoli et à Benghazi ont déclaré au Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA) qu’ils ont été priés de ne pas quitter leur résidence, par mesure de sécurité. Or, a souligné le Père franciscain Allan Arcebuche, vicaire général du Vicariat apostolique de Tripoli, l’Eglise catholique ne souhaite pas « une présence de sécurité visible à ses messes », qui pourrait provoquer des groupes armés. « Nous devons cependant faire preuve de prudence lors de nos services et dans nos déplacements », a-t-il ajouté.

Climat de forte insécurité à Benghazi

A Benghazi, la fréquentation des églises a chuté du fait la situation d’insécurité dans cette ville orientale, où la police a averti qu’elle n’était plus en mesure de protéger les activités chrétiennes. La vielle est devenue le fief des groupes armés radicaux dans l'est de la Libye. «Tout le monde vit dans la peur et l’anxiété, après de récents incidents », a relevé le Père José Varkey du Vicariat général de Benghazi.

Pays à majorité musulmane, la Libye comptait au moins 40 000 catholiques avant le renversement du régime du colonel Mouammar Kadhafi en automne 2011. Depuis, leur nombre a chuté. A Benghazi, il est passé de 2000 à 300 fidèles, a indiqué Mgr Sylvester Magro, vicaire apostolique de Benghazi. L’Eglise orthodoxe grecque de Libye a déjà arrêté ses activités, selon le Père Arcebuche.

Un journaliste assassiné

Par ailleurs, ce lundi, un journaliste libyen, Meftah Bouzid, critique des jihadistes a été assassiné à Benghazi. Rédacteur en chef de Burniq, un journal bihebdomadaire, il a été tué par balles dans le centre ville. Meftah Bouzid était réputé pour ses critiques des groupes islamistes extrémistes sur des chaînes de télévision libyennes. Selon un des ses proches, ces critiques lui avaient valu des menaces répétées.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a exprimé la semaine dernière dans un communiqué sa « profonde inquiétude quand au sort des professionnels des médias qui continuent d'être la cible de graves agressions armées » en Libye, alors que le pays bascule dans l'anarchie et les violences. (Avec Apic et AFP)



Photo : manifestation à Benghazi le 23 mai en soutien à « l'opération dignité »





















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