(RV) Les responsables religieux thaïlandais, dont les évêques catholiques, ont proposé
une médiation entre les factions en lutte afin de trouver une solution politique à
la crise et un retour des civils aux manettes. Selon les propos recueillis par l’agence
Fides, Mgr Joseph Chusak Sirisut, évêque de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est de
la Thaïlande, et président des Commissions épiscopales pour le dialogue interreligieux
et pour les missions de Thaïlande explique qu’après la proclamation de la loi martiale,
le coup d’Etat militaire qui a eu lieu était «souple, sans effusion de sang».
L'évêque
explique que depuis plus de six mois, il existait une situation grave d’instabilité
et de lutte entre les deux factions, qui se sont souvent confrontées de manière violente.
« Il semblait n’y avoir aucune porte de sortie et tout le pays en souffrait. L’intervention
des militaires sert essentiellement à rétablir la paix. La population l’a acceptée
non pas comme quelque chose de négatif mais en est presque soulagée après tant de
tension», affirme Mgr Sirisut.
Les religions se serrent les coudes
«Notre
Eglise a pris l’initiative par deux fois au cours de ces derniers mois d'organiser
de grands rassemblements interreligieux, en présence de responsables des cinq principales
communautés, engagés dans une prière pour la paix intense et solennelle », indique-t-il.
Il assure que les responsables spirituels se serrent les coudes afin de donner le
bon exemple et d’indiquer une voie de réconciliation à la politique et à l’ensemble
de la nation. D'après l'évêque, les responsables religieux entendent promouvoir une
initiative d’arbitrage et de médiation afin d’aider concrètement la réconciliation.
Le
prélat reste convaincu qu'une fois un accord signé entre les parties politiques, l’armée
quittera la scène et de nouvelles élections seront organisées.
Le 22 mai, le
chef de l’armée thaïlandaise, le général Prayuth Chan-ocha, a annoncé le coup d’Etat
et la suspension de la Constitution, confirmant que les militaires ont pris le contrôle
du pays et lanceront les réformes politiques bloquées depuis trop longtemps. Depuis
des mois, la Thaïlande est traversée par une profonde crise politique qui a connu
une accélération en décembre 2013 lorsque le Premier ministre, Yingluck Shinawatra,
a dissous le Parlement et convoqué des élections anticipées. Le chef du gouvernement
a ensuite été destitué par la Cour suprême pour abus de pouvoir, l’instabilité sociale
s’étant à nouveau accrue, au travers de manifestations et d’affrontements de rues.
(Fides)
Photo : une femme brandit une pancarte à Bangkok pour protester
contre le coup d'Etat militaire qui a eu lieu la veille.