Le cardinal André Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul, a pu faire une brève visite
en Corée du Nord ce mercredi. Après avoir franchi la frontière, il s'est rendu dans
la zone industrielle de Kaesong où se trouvent des entreprises employant à la fois
des ressortissants nord et sud-coréens. Mgr Yeom, qui est également administrateur
apostolique de Pyongyang, est le premier cardinal à poser le pied en Corée du Nord.
Alors que les rapports entre les deux Corées sont de nouveau très tendus depuis
mars dernier, un porte-parole du ministère pour l’unification de la Corée, à Séoul,
a déclaré espérer que la visite de l’archevêque constitue un geste positif afin d’améliorer
les relations entre le Nord et le Sud.
Le ministère a toutefois rejeté les
spéculations des médias selon lesquelles ce voyage aurait eu lieu pour préparer un
éventuel passage du pape François en Corée du Nord lors de son prochain pèlerinage
en Corée du Sud, du 14 au 18 août prochain.
Un pays hostile au christianisme
La
liberté religieuse est totalement absente en Corée du Nord. Selon l’organisation américaine
« Portes ouvertes », entre 100 et 400 000 chrétiens y vivraient. Ils se regroupent
chez des particuliers, dans des églises clandestines. On recenserait environ 10 000
« églises domestiques ». Toutefois, l’Eglise catholique sud-coréenne remarque que
de telles affirmations sont invérifiables et que de tels chiffres semblent plutôt
surprenants, vu les conditions de sécurité très sévères et le réseau de contrôle des
militaires.
Aujourd’hui, une seule église existe officiellement à Pyongyang,
où les prêtres sud-coréens célèbrent parfois la messe devant une assemblée sélectionnée
par les autorités locales lors des rares missions dans le Nord, comme celles organisées
par la Caritas Corée.