Depuis Rome, un membre du MNLA dément les accusations de Bamako
(RV) Entretien - Après les violences du weekend end dernier à Kidal, dans l’extrême
nord-ouest du Mali, après la fuite de quelques centaines de civils dans des campements
en plein désert par peur de nouveaux combats, le Conseil de sécurité des Nations Unies
a appelé à la désescalade dans le nord du Mali et à la reprise de négociations « sincères
» entre le gouvernement et la rébellion touareg.
De leurs côtés, les autorités
maliennes réclament un renforcement de la force onusienne sur place. Selon Bamako,
36 personnes, dont des responsables locaux et huit militaires, ont été tués lors des
combats à Kidal qui se sont déroulés alors que le Premier ministre Moussa Mara était
en visite dans cette ville. Une trentaine de fonctionnaires avaient ensuite été enlevés
par le MNLA.
Libérés lundi après des négociations avec la Minusma, les fonctionnaires
ont été accueillis mardi à Bamako. Moussa Ag Acharatoumane, membre fondateur du Mouvement
national de libération de l'Azawad, actuellement à Rome sur invitation de la communauté
catholique Sant’ Egidio affirme que son mouvement n'a « assassiné personne » à Kidal.
« Les gens qui sont morts dans le gouvernorat sont morts dans les combats ».
Les
rebelles touaregs accusés de combattre aux côtés de terroristes
Moussa
Ag Acharatoumane indique que son mouvement est engagé dans une logique d’apaisement
et il dément catégoriquement avoir des liens avec Al-Qaida. « Nous n’avons aucun lien
avec le terrorisme et nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes » déclare-t-il.
Le gouvernement malien a accusé le MNLA d'avoir combattu samedi l'armée malienne aux
côtés de « terroristes ».
Selon le ministre malien des Affaires étrangères
Abdoulaye Diop « la collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes
est clairement établie », expliquant que « des fanions de l'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb
islamique) et (du mouvement islamique) Ansardine flottaient sur les véhicules des
agresseurs, à côté de ceux du MNLA ».
Hélène Destombes, contactée par la communauté
Sant’Egidio à Rome, a interrogé Moussa Ag Acharatoumane
Photo
: arrivée des anciens otages du MNLA à Bamako. Ils sont accueillis par le président
et le Premier ministre maliens