2014-05-15 14:16:13

Armes et migrants : les deux faces d'un même problème selon le Pape


(RV) Le commerce des armes et les migrations forcées. Ce sont les deux thèmes que le Pape François a abordé ce jeudi matin en recevant les lettres de créances des nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège de la Suisse, de l’Afrique du Sud, du Libéria, de l’Ethiopie, du Soudan, de l’Inde et de la Jamaïque. Abordant la question centrale de la paix, le Pape a souligné le paradoxe qu’il y avait à la vouloir tout en laissant proliférer les armes à travers le monde. Il a donc appelé la communauté internationale à entamer « une nouvelle saison d’engagement concerté et courageux contre la prolifération des armes et pour leur réduction ».

Intimement liée aux armes, qui entretiennent les conflits, celle des migrants, contraints de fuir leur pays en guerre. Ces migrations forcées sont de « véritables tragédies humaines » selon le Pape qui pointe l’hypocrisie des Etats en la matière. Le compte-rendu de Xavier Sartre RealAudioMP3

« Ce serait une contradiction absurde de parler de paix, de la négocier, et en même temps de promouvoir ou de permettre le commerce des armes. Ce serait même, ajoute le Pape, un comportement cynique dans un certain sens, de proclamer les droits de l’Homme et, dans le même temps, d’ignorer ou de ne pas prendre soin des hommes et des femmes qui meurent en tentant de migrer ou qui ne sont pas aidés par la solidarité internationale ».

Le Pape met le doigt sur les incohérences des Etats qu’il invite à dépasser la simple gestion d’urgence d’un problème symbole de notre époque. Des Etats qui devraient selon lui, adopter « un regard politique sérieux et responsable, qui implique tous les niveaux : mondial, continental, national et local.

Et de révéler un nouveau paradoxe entre d’une part, « des histoires étonnantes d’humanité, de rencontre, d’accueil ; de personnes et de familles qui sont parvenues à retrouver la dignité, la liberté et la sécurité », et d’autre part, « des histoires qui font pleurer et qui sont honteuses ». Celles de ces migrants qui « affrontent des voyages éreintants et qui subissent le chantage, des tortures, des abus de tout genre, pour finir parfois par mourir dans le désert ou au fond de la mer ».

Les Etats sont donc mis devant leurs responsabilités « afin qu’aucun être humain ne soit violé dans sa dignité ».

Photo: des réfugiés du Niger en Algérie, ayant fui les violences djihadistes au Sahel







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