Les évêques syriens mettent en garde contre une vision partiale du conflit
Invitée le 8 mai au Club suisse de la Presse à Genève, une délégation de responsables
des Eglises syriaque orthodoxe, grecque orthodoxe, grecque melkite catholique et catholique
romaine de Syrie est revenu sur la guerre en Syrie et a lancé plusieurs appels, en
tenant à rétablir aussi quelques vérités. Les évêques présents ont demandé la solidarité
des chrétiens d’Occident avec tout le peuple syrien. Chrétiens et musulmans confondus
souffrent atrocement de cette guerre «fortement alimentée, de l’étranger, en armes
et en hommes», dénoncent-ils. Ils ont également déploré que l’information des
médias occidentaux sur la situation en Syrie est trop souvent biaisée et unilatérale.
Devant les journalistes, la délégation orientale a relevé que les médias occidentaux
se contentaient bien souvent de publier sans vérifier des informations sur la guerre
en Syrie, en particulier celles diffusées par l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme une ONG liée à l’opposition et dont le siège est à Londres, des informations
relayées « par paresse ou intérêt » notent-ils avec regret. Mgr Dionysius Jean Kawak,
archevêque de l’Eglise syriaque orthodoxe de Damas, a relevé que les chrétiens ne
sont pas les seuls à souffrir du conflit qui ensanglante le pays depuis près de trois
ans. En tant que minorité, ils sont cependant plus vulnérables et sont dans une situation
très difficile. «Au moins un tiers des chrétiens ont déjà fui le pays», selon
lui.
Inquiétude face aux groupes islamistes
L’inquiétude des
chrétiens syriens grandit à mesure que les djihadistes s’implantent dans certaines
régions du pays comme au nord. Ces groupes islamistes provoquent la terreur parmi
la population et sont derrière les enlèvement de plusieurs religieux dont on est toujours
sans nouvelles, comme les deux métropolites orthodoxes d’Alep ou encore, les Pères
Michel Kayyal (arménien-catholique) et Maher Mahfouz (grec-orthodoxe), ainsi que le
jésuite italien Paolo Dall'Oglio.« Nous en appelons à la communauté internationale
pour qu’elle fasse quelque chose pour leur libération ! Nous ne demandons pas grand-chose,
seulement de nous aider, que les parties en conflit s’assoient enfin à une table de
négociation, pour mettre un terme aux souffrances de notre peuple», a demandé
Mgr Kawak.
Interrogés sur la difficile situation des droits de l’homme sous
le régime de Bachar Al Assad, les évêques syriens ont dénoncé également la situation
dans les pays de la région qui soutiennent la rébellion comme l’Arabie saoudite ou
le Qatar. Dans une déclaration commune, les membres de la délégation ont enfin lancé
un appel vibrant afin que toutes les parties en conflit et les puissances qui les
soutiennent cessent d’alimenter cette terrible guerre civile. (Avec Apic)