2014-05-12 12:54:03

Les évêques syriens mettent en garde contre une vision partiale du conflit


Invitée le 8 mai au Club suisse de la Presse à Genève, une délégation de responsables des Eglises syriaque orthodoxe, grecque orthodoxe, grecque melkite catholique et catholique romaine de Syrie est revenu sur la guerre en Syrie et a lancé plusieurs appels, en tenant à rétablir aussi quelques vérités. Les évêques présents ont demandé la solidarité des chrétiens d’Occident avec tout le peuple syrien. Chrétiens et musulmans confondus souffrent atrocement de cette guerre «fortement alimentée, de l’étranger, en armes et en hommes», dénoncent-ils. Ils ont également déploré que l’information des médias occidentaux sur la situation en Syrie est trop souvent biaisée et unilatérale.

Devant les journalistes, la délégation orientale a relevé que les médias occidentaux se contentaient bien souvent de publier sans vérifier des informations sur la guerre en Syrie, en particulier celles diffusées par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme une ONG liée à l’opposition et dont le siège est à Londres, des informations relayées « par paresse ou intérêt » notent-ils avec regret. Mgr Dionysius Jean Kawak, archevêque de l’Eglise syriaque orthodoxe de Damas, a relevé que les chrétiens ne sont pas les seuls à souffrir du conflit qui ensanglante le pays depuis près de trois ans. En tant que minorité, ils sont cependant plus vulnérables et sont dans une situation très difficile. «Au moins un tiers des chrétiens ont déjà fui le pays», selon lui.

Inquiétude face aux groupes islamistes

L’inquiétude des chrétiens syriens grandit à mesure que les djihadistes s’implantent dans certaines régions du pays comme au nord. Ces groupes islamistes provoquent la terreur parmi la population et sont derrière les enlèvement de plusieurs religieux dont on est toujours sans nouvelles, comme les deux métropolites orthodoxes d’Alep ou encore, les Pères Michel Kayyal (arménien-catholique) et Maher Mahfouz (grec-orthodoxe), ainsi que le jésuite italien Paolo Dall'Oglio.« Nous en appelons à la communauté internationale pour qu’elle fasse quelque chose pour leur libération ! Nous ne demandons pas grand-chose, seulement de nous aider, que les parties en conflit s’assoient enfin à une table de négociation, pour mettre un terme aux souffrances de notre peuple», a demandé Mgr Kawak.

Interrogés sur la difficile situation des droits de l’homme sous le régime de Bachar Al Assad, les évêques syriens ont dénoncé également la situation dans les pays de la région qui soutiennent la rébellion comme l’Arabie saoudite ou le Qatar. Dans une déclaration commune, les membres de la délégation ont enfin lancé un appel vibrant afin que toutes les parties en conflit et les puissances qui les soutiennent cessent d’alimenter cette terrible guerre civile. (Avec Apic)


Photo : Dans le quartier Jisr A Haj, à Alep







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