Au Mexique, «Las Patronas», anges gardiens des migrants
(RV) Au Mexique, dans l’Etat de Veracruz, des femmes du village de La Patrona lancent
quotidiennement des vivres aux migrants centraméricains qui traversent le pays sur
les toits des trains de marchandise en direction des Etats-Unis. Tous les matins,
depuis une quinzaine d’années, elles passent des heures à préparer des colis-repas
puis attendent les trains chargés de migrants. Elles se tiennent au bord de la voie
ferrée, brandissant à bout de bras des sacs de nourriture et des bouteilles d’eau.
Récemment, le gouvernement mexicain a salué le courage des Patronas, comme on les
surnomme, en leur décernant le prix national des droits de l’homme.
Un documentaire
sur leur fondatrice et leur action sera présenté mardi 13 mai à l’université pontificale
Grégorienne de Rome. La rencontre sera modérée par un jésuite maltais, René Micallef.
Quelque 400 000 personnes traversent le Mexique chaque année pour atteindre les Etats-Unis.
Environ 20 000 sont enlevés par les mafias locales. Les hommes sont torturés, les
femmes violées. La majorité des migrants ont entre 14 et 30 ans. Le nombre des femmes
est très faible du fait des agressions sexuelles.
Le long du parcours des
trains, un réseau de centres d’assistance s’est constitué à l’initiative de religieux,
prêtres et laïcs comme Norma Romero la fondatrice des Las Patronas. Le 1er mai, plus
de 800 immigrés d'Amérique centrale ont défilé dans les rues de la ville de Saltillo,
au nord du Mexique, pour demander la liberté de passage aux autorités locales. Mgr
Raul Vera, évêque catholique du lieu, est venu se joindre à eux en signe de soutien.