A Amman, le cardinal Tauran plaide pour une pédagogie de la paix
(RV) Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue
interreligieux est arrivé à Amman ce lundi, où il a participé à un séminaire sur le
thème « religion et violence », organisé à l’occasion du prochain voyage apostolique
du Pape François. Ce colloque, le 3ème du genre, qui rassemble douze catholiques et
douze musulmans, a été organisé conjointement par l’Institut royal d’études interconfessionnelles,
fondé et dirigé par le prince El Hassan bin Talal, oncle du roi Abdallah II de Jordanie,
par la délégation de l’Union européenne en Jordanie et par le Conseil pontifical pour
le dialogue interreligieux. Le cardinal français a mis l’accent sur « le rôle important
joué par les religieux » dans un contexte de violence comme celui de la Syrie : «
leur rôle à exhorter la population à la paix ». Le compte-rendu d'Antonino Galofaro
:
Au cours
de son exposé, centré sur le rôle des leaders religieux pour promouvoir la paix et
la cohésion sociale, le cardinal Tauran a plaidé pour une « pédagogie de la paix ».
En revenant en particulier sur la guerre en Syrie et exprimant sa solidarité et sa
compassion pour le peuple syrien, victime, non seulement de la violence armée, mais
aussi de toutes sortes de violations des droits fondamentaux, Mgr Tauran a souligné
l’importance du rôle joué par les religions pour exhorter les peuples à la paix, au
nom de la dignité de chaque homme et de la solidarité.
La responsabilité
des leaders religieux
La violence est encore plus perverse quand elle s’exprime
au nom de Dieu a expliqué aussi le cardinal, et face à cela, il est donc nécessaire
pour les responsables religieux de clarifier avant tout leur position : dire qu’aucune
situation ne saurait justifier le terrorisme. Le travail est ensuite de développer
cette pédagogie de la paix, qui passe par la diplomatie, la recherche de la vérité
comme appartenant à toute personne, mais aussi la découverte que dans le pluralisme
n’est pas synonyme de violence mais au contraire source d’enrichissement réciproque.
L’Eglise catholique a poursuivi le président du Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux, se réfère aux principes des Béatitudes, parce que la spécificité du
chrétien, en vertu de sa foi, et d’être soumis à la violence et non de l’infliger
ou de la provoquer. Le cardinal Tauran a enfin souligné que si toutes les religions
n’adoptaient pas la même position sur des question comme la guerre juste, la légitime
défense, ou le djihad, mais sont d’accord en général pour affirmer que la paix est
une valeur à respecter et promouvoir, et que la violence n’est jamais la réponse adéquate
aux injustices.