Vandalisme antichrétien : les Eglises se mobilisent en Terre sainte
(RV) A 15 jours de la venue du Pape en Terre sainte, un nouvel acte de vandalisme
anti-chrétien a été commis sur un bâtiment appartenant au Saint-Siège. Dans la nuit
du 5 mai, une phrase de menace a été taguée devant le bureau de l’Assemblée des Ordinaires
Catholiques de Terre Sainte, sur une colonne externe du Centre Notre-Dame, au cœur
de Jérusalem. Le message, surmonté d’une étoile de David, affirme : « Mort aux Arabes,
aux chrétiens et à tous ceux qui haïssent Israël ».
Dimanche 27 avril en Galilée,
alors que l’Église universelle célébrait les canonisations des Papes Jean-Paul II
et Jean XXIII, le lieu saint de Tabgha, au bord du lac de Tibériade, géré par les
Pères Bénédictins a été profané. Un groupe d'une douzaine de jeunes, entre 13 et 15
ans, habillés en « juifs religieux orthodoxes » et venant de la « source de Job »,
ont jeté avec violence des cailloux contre la grande croix située à côté de l'autel
et contre la croix d'autel.
L’église orthodoxe d’Al-Bassah située au Nord-Ouest
d’Israël a elle été profanée pendant un baptême. Ce même dimanche, Mgr Giacinto-Boulos
Marcuzzo, vicaire patriarcal en Galilée a reçu une lettre de menace, signée de
la main d’un rabbin de la région. Pour lui, ces actes sont non seulement des atteintes
aux signes religieux mais surtout aux fidèles :
Le vandalisme
constaté en Galilée a suscité grande émotion et grande solidarité, comme en témoigne
Mgr Marcuzzo sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem. « Pendant plus d’une semaine,
j’ai été littéralement « prisonnier », avec mes collaborateurs, au salon du Vicariat
patriarcal à Nazareth où les visites de personnes et de groupes allaient et venaient
incessamment, de toute appartenance religieuse: musulmans, druzes, chrétiens de toutes
les confessions, milieux académiques et associations de dialogue juifs », explique-t-il.
Plusieurs
enquêtes policières ont été ouverte et finalement après plusieurs jours de silence,
les autorités israéliennes ont également réagi. Dimanche la ministre de la Justice,
Tzipi Livni, a qualifié ces actes de « terrorisme ».
Une poigne de
fer contre un racisme anti-arabe
Sous l'appellation du « prix à
payer », des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent
à des agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l'armée
israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à
leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens et c’est avec une « poigne
de fer » que le ministre de la Défense veut mettre un terme à « ce phénomène
hideux », « qui n'a aucun rapport avec les valeurs et la morale juives, dont
le but est de nuire aux Arabes uniquement parce qu'ils sont Arabes », a affirmé
M. Yaalon. Des propos jugés rassurants par Mgr William Shomali. Le vicaire patriarcal
pour Jérusalem
La
police israélienne a arrêté quatre mineurs juifs de 13 à 15 ans soupçonnés d'avoir
tagué des graffitis tels le « prix à payer » ou à la gloire du défunt rabbin
Kahane, ce chef du mouvement Kach d'inspiration raciste anti-arabe, sur un bulldozer
et une citerne dans un chantier au nord-ouest de Jérusalem, a indiqué lundi une porte-parole
de la police, Louba Samri. Deux ont été placés en résidence surveillée et deux sont
maintenus en garde à vue jusqu'à leur comparution jeudi, a précisé la porte-parole.
Trois
autres jeunes Israéliennes accusées d'avoir craché vers un prêtre ont été arrêtées
dimanche près de la Vieille ville de Jérusalem puis placées en résidence surveillée.
Dans leurs sacs, les policiers ont trouvé des drapeaux israéliens sur lesquels étaient
inscrits « Nekama » (vengeance en hébreu) et le « prix à payer », a
ajouté la porte-parole de la police.
Faire réagir localement et dans le
monde
Malgré ces condamnations et ces arrestations, les chrétiens ne se
sentent pas rassurés et protégés. Un sentiment que justifie un rapport américain sur
le phénomène de « prix à payer » publié récemment. Il a recensé plus de 400
faits de fanatisme ou d’intimidation, dont la grande majorité est restée sans poursuite.
Ainsi,
les chefs de toutes les Eglises en Terre Sainte « se préparent à une série d’actions
visant à informer l’opinion publique locale et internationale, et à mettre les Autorités
et responsables de l’ordre devant leurs responsabilités », peut-on lire sur le
site du Patriarcat latin de Jérusalem. http://fr.lpj.org. (Avec agences)