Pour évangéliser, docilité, dialogue, et confiance sont nécessaires
(RV) Ceux qui sont appelés dans l’Eglise à administrer les sacrements doivent laisser
de l’espace à la grâce de Dieu et ne pas mettre d’obstacles de type « bureaucratique
» qui empêcherait une personne de rencontrer Dieu. C’est ce qu’a affirmé le Pape dans
son homélie prononcée lors de la messe qu’il présidait ce jeudi matin dans la chapelle
de la maison Sainte Marthe. « Celui qui fait l’évangélisation, c’est Dieu ».
Une vérité sur laquelle a insisté le Pape, qui a critiqué l’excès de bureaucratie
qui, parfois dans l’Eglise, peut empêcher des personnes de s'en rapprocher.
Le
modèle auquel le Pape se réfère est celui de Saint Philippe qui, dans a première lecture
du jour tirée des Actes des Apôtres, définit clairement les qualités du chrétien :
docilité à l’Esprit saint, dialogue, confiance dans la grâce.
Philippe
abandonne tout, pour annoncer la Bonne nouvelle
Sa docilité se manifeste
lorsque l’Esprit Saint demande à Philippe d’interrompre ses activités et de rejoindre
le char sur lequel le ministre de la reine d’Ethiopie voyage entre Jérusalem et Gaza. «
Philippe obéit. Il est docile à l’appel du Seigneur ». Il a certainement délaissé
toutes les choses qu’il était en train d’accomplir, explique le Pape car à cette époque
les Apôtres étaient vraiment très occupés à évangéliser. Philippe se met donc en route
et « cela nous montre que sans cette docilité à la voix de Dieu, personne ne peut
évangéliser. Personne ne peut annoncer Jésus Christ : au mieux, il s’annoncera lui-même.
C’est Dieu qui appelle Philippe et qui le met en chemin ».
La rencontre
avec le ministre éthiopien est pour Philippe, l’occasion d’annoncer l’Evangile. Mais
l’annonce de la Bonne nouvelle n’est pas un enseignement « qui viendrait du haut
et s’imposerait », explique le Pape. « C’est un dialogue que l’Apôtre a la
délicatesse de commencer en respectant la sensibilité spirituelle de son interlocuteur
» qui lit sans le comprendre un verset du prophète Isaïe. « On ne peut pas évangéliser
sans dialogue. On ne peut pas. Il faut commencer à partir de là où la personne à évangéliser,
se trouve ».
Prendre le temps d'écouter l'autre
Et le Pape
met en scène un fidèle s’interrogeant : « Mais mon père, on perd ainsi tant de
temps, parce que chacun a son histoire, ses idées » et François de lui répondre
: « Eh bien, perd ce temps… Plus Dieu a perdu de temps à créer le monde, plus il
l’a bien fait ! ». Le Pape insiste sur le dialogue et le temps passé avec cette
personne que Dieu « veut que tu évangélises ».
Les paroles de Philippe
suscitent l’envie chez le ministre éthiopien d’être baptisé, et au premier ruisseau
qu’ils rencontrent, le baptême a lieu. Avec ce sacrement, Philippe remet l’Ethiopien
dans les mains de Dieu et de sa grâce. Et note le Pape, à son tour, « le ministre
éthiopien sera en mesure de générer la foi, peut-être que cela nous fait mieux comprendre
encore que celui qui fait l’Evangélisation, c’est Dieu ».
Moins de bureaucratie,
plus de grâce
« Pensons donc à ces trois temps de l’évangélisation
» : la docilité pour évangéliser, faire ce que veut Dieu en dialogue avec les personne,
en partant de là où elles en sont dans leur vie et s’en remettre à la grâce. «
La grâce est plus importante que toute la bureaucratie. Tant de fois nous, dans l’Eglise,
sommes une machine à fabriquer des empêchements pour la personne ne puisse pas arriver
à la grâce. Que le Seigneur nous aide à le comprendre ».