2014-05-06 14:36:35

L'Afrique du Sud, 20 ans de démocratie


(RV) En Afrique du Sud, plus de 25 millions d'électeurs sont appelés mercredi à se rendre aux urnes. Un scrutin général hautement symbolique, car il se tient alors que le pays fête 20 ans de démocratie, 20 ans depuis la chute du régime d’apartheid. L'ANC, ex-parti de Nelson Mandela au pouvoir sans discontinuer depuis l'avènement de la démocratie en 1994, est donné grand favori.

Si le pays s’est radicalement transformé depuis l’élection du premier président noir, il reste marqué par de nombreuses inégalités. Des millions de Sud-Africains noirs vivent toujours dans la pauvreté alors que le taux de chômage ne cesse d’augmenter, la campagne a donc été dominée par les questions économiques. C’est ce que nous explique Raymond Perrier, directeur du Jesuit Institute de Johannnsburg, interrogé par Davide Maggiore. RealAudioMP3

Le thème le plus important, c’est le thème de l’économie. Ici, les problèmes économiques sont très grands ainsi que le problème du chômage. Officiellement, on a un taux de chômage de plus de 25%, mais en réalité, c’est plus de 30 si pas 40%. Et donc pour beaucoup de personnes, c’est la menace la plus importante pour le pays.

Il semble que l’African National Congress, l’ancien parti de Nelson Mandela va gagner ces élections avec une marge importante parce que l’opposition n’a pas réussi à gagner des voix par rapport à il y a 5 ans.
Oui parce que ici, la majorité des gens votent pour des raisons émotionnelles et non pas rationnelles. Et donc, l’ANC peut se présenter comme le parti de la libération, le parti qui a gagné le vote. Pour la majorité des Sud-africains, c’est le parti de Mandela. Et même si après 20 ans de gouvernement, les services ont diminués, l’inégalité a augmentée, les personnes vont continuer à voter pour l’ANC parce que c’est le parti de la libération.

Et parce que les autres partis n’ont pas réussi à gagner des voix.
Oui, exactement. Ils n’ont pas réussi à bouger la discussion politique : d’une discussion émotionnelle vers une discussion plutôt rationnelle.

Cette année, il y a des jeunes qui iront voter pour la première fois. On les appelle les « nés libres ». Quelle pourra être leur réaction face à ces élections ?
« Les nés libres », les jeunes sont les personnes les plus touchées par les problèmes économiques parce que sortant de l’école ou de l’université, ils sont en face d’un chômage de plus de 70%. Mais ce qui est intéressant, c’est que la plupart des « nés libres » ne sont pas enregistrés pour voter. Ils sont tellement désillusionnés par les thèmes politiques, qu’ils pensent que la politique ne peut pas changer leurs vies et ils ne sont pas intéressés par les élections.



Photo: rassemblement de l'ANC à Soweto







All the contents on this site are copyrighted ©.