François : "J'ai pleuré pour les chrétiens crucifiés, encore aujourd’hui"
« J'ai pleuré pour les chrétiens crucifiés, aujourd’hui encore il y a des personnes
qui tuent au nom de Dieu ». Des paroles fortes du Pape François ce vendredi matin.
Lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, le
Pape,. « Aujourd’hui il y a des gens qui persécutent et qui tuent au nom de Dieu
» rappelle le Pape. « Dans certains pays, porter une Croix ou un Evangile suffit pour
aller en prison, et des gens sont comme les apôtres, jugés dignes de subir des outrages
au nom de Jésus.» Le Pape François reliait cette actualité dramatique au récit de
la flagellation des apôtres devant le Sanhédrin à Jérusalem, une scène évoquée dans
le passage des Actes des Apôtres lu dans la liturgie de ce vendredi 2 mai. Au centre
de l’homélie du Pape, l’Évangile de la multiplication des pains et des poissons et
la lecture tirée des Actes des Apôtres dans laquelle les disciples de Jésus sont flagellés
par le sanhédrin. Le Pape François propose trois icônes : la première est l’amour
de Jésus pour les gens, son attention portée aux problèmes des personnes. « Le Seigneur-
observe le Pontife- ne se préoccupe pas de combien sont ceux qui le suivent, par exemple
», « ça ne lui passe pas par la tête de faire un recensement pour voir si l’Église
a grandi…non ! Il parle, il prêche, il aime, il accompagne, il parcourt le chemin
avec les gens, bienveillant et humble. Et il parle avec autorité, c’est-à-dire avec
la force de l’amour ».
L’amour de Jésus pour les gens, suscite la jalousie
des autorités religieuses de l’époque
La seconde icône est celle de «
la jalousie » des autorités religieuses de l’époque : « Ils ne toléraient pas- affirme
le Pape- que les gens suivent Jésus ! Ils ne le toléraient pas ! C’est un mauvais
comportement. Et de la jalousie, nous passons à l’envie, et nous savons que le père
de l’envie est ' le démon ' et c’est de par cette envie que le mal est entré dans
le monde ». « Ces gens- souligne encore le Pape François- savaient bien qui étaient
Jésus : il le savait ! Ces personnes étaient les mêmes qui avaient payé les gardes
pour dire que les apôtres avaient volé le corps de Jésus ! » :
« Ils avaient
payé pour garder la vérité sous silence ». « Mais les gens sont vraiment méchants
! Car lorsque nous payons pour cacher la vérité, nous sommes dans une très grande
méchanceté. C’est pour cela que les gens savaient qui ils étaient. Ils ne les suivaient
pas, ils les toléraient car ils avaient l’autorité : l’autorité du culte, l’autorité
de la discipline ecclésiastique à cette époque, l’autorité du peuple…et les gens suivaient.
Jésus disait d’eux qu’ils faisaient peser des poids opprimants sur les fidèles et
les chargeaient sur les épaules des gens. Ces gens ne tolèrent pas la douceur de Jésus,
ils ne tolèrent pas la douceur de l’Évangile, ils ne tolèrent pas l’amour. Et ils
paient par envie, par haine ».
Devant le Sanhédrin, il y a « un homme sage
», Gamaliel, qui invite les leaders religieux à libérer les apôtres. Ainsi, répète
le Pape François, il y a ces deux premières icônes : Jésus qui s’émeut en voyant les
gens « sans pasteurs » et les autorités religieuses…
« La joie du témoignage
»
«Celles-ci, avec leurs manœuvres politiques, avec leurs manœuvres ecclésiales
pour continuer à dominer le peuple…Et ainsi, ils font venir les apôtres, après avoir
parlé avec ce sage homme. Ils rappelèrent les apôtres, les firent flageller et leur
ordonnèrent de ne pas parler au nom de Jésus. Ensuite, ils les remirent en liberté.
» « Mais nous devons faire quelque chose : nous leur donnerons de beaux coups de bâton
et après, à la maison ! » « C’est injuste mais ils l’ont fait. Ils étaient les patrons
des consciences et se sentaient avec le pouvoir de le faire. Patrons des consciences…Aujourd’hui
aussi, dans le monde, il y en a beaucoup ».
« Moi-a dit le Pape François-
« J’ai pleuré lorsque j’ai appris par les médias » la nouvelle « des chrétiens crucifiés
dans un certain pays non chrétien. Aujourd’hui encore-il y a encore des gens qui,
au nom de Dieu, tuent et persécutent. Et aujourd’hui encore, nous voyons tant de gens
qui « comme les apôtres », sont « contents d’avoir été jugés dignes de subir des outrages
pour le nom de Jésus ». « Ceci- a-t-il dit- « est la troisième icône d’aujourd’hui
». La joie du témoignage » :
« La première icône : Jésus avec les gens, l’amour,
le chemin qu’il nous a enseigné et que nous devons suivre. La seconde icône : l’hypocrisie
de ces dirigeants religieux du peuple, qui ont emprisonné le peuple par tant de commandements,
avec cette légalité froide et dure et qui ont payé pour cacher la vérité. La troisième
icône : la joie des martyrs chrétiens, la joie de tant de nos frères et de nos sœurs
qui ont ressenti cette joie, cette félicité d’avoir été jugés dignes de subir des
outrages au nom de Jésus. Et aujourd’hui, il y en a tellement ! Pensez que dans certains
pays, vous pouvez vous retrouver en prison par le simple fait que vous portez une
Évangile. Tu ne peux pas porter de croix : ils te feront payer l’amende. Mais le cœur
est content. Les trois icônes : regardons-les aujourd’hui ! Cela fait partie de notre
histoire du salut ».