Economie et protection des mineurs, deux chantiers prioritaires
(RV) L’Eglise doit gérer ses biens à la lumière de sa mission d’évangélisation, avec
une attention spéciale à l’égard des plus démunis. Le Pape François l’a affirmé en
s’adressant au Conseil pour l’économie. Cette nouvelle instance tenait ce vendredi
sa première réunion de travail. Dans un bref discours, le Saint-Père a recommandé
la transparence et l’efficacité. Les instances qu’il a lui-même créées ces derniers
mois manifestent la prise de conscience par l’Eglise de ses responsabilitésà l’égard
de l’Eglise universelle. Après les festivités de Pâques et les canonisations de dimanche,
les réunions de travail se succèdent au Vatican
Pas de pause au Vatican
Après la double canonisation de dimanche qui a drainé des centaines de
milliers de fidèles, l’activité bat son plein dans les murs du plus petit Etat du
monde. Tandis que le Pape François enchainait les audiences, ce vendredi matin, à
commencer par le nonce apostolique au Liban, suivi du président angolais Dos Santos
et d’une délégation de musulmans argentins, deux nouvelles instances et pas des moindres
tenaient leur première réunion de travail : le Conseil pour l’Economie et la commission
pontificale pour la protection des mineurs. Les finances et les abus figurent en bonne
place parmi les principaux dossiers sensibles de l’histoire récente du Vatican et
de l’Eglise.
Depuis son élection, dans la foulée du travail entrepris par
Benoît XVI, le Saint-Père a montré qu’il entendait résolument faire avancer les choses.
Il a d’ailleurs lui-même inauguré ce matin les travaux du Conseil pour l’Economie
qui compte 15 membres : huit cardinaux dont l’archevêque de Bordeaux Jean-Pierre Ricard
et sept laïcs, dont un expert français en gestion d’actifs. L’occasion pour le Pape
François de souligner ses priorités. Il a ainsi confirmé que la réforme de la Curie
romaine était nécessaire, pour mieux servir l’Eglise et la mission de Pierre, même
s’il s’agira d’un processus délicat à mener avec fidélité et prudence, courage et
détermination. Il faut selon lui instaurer une nouvelle mentalité de service dans
les administrations du Saint Siège.
Une bonne gestion du Saint-Siège est
essentielle
En veillant sur les aspects financiers et administratifs, le
conseil pour l’Economie ne manquera pas de jouer un rôle significatif. Chargé d’examiner
et d’approuver les bilans annuels du Saint-Siège, ce Conseil complète le travail du
Secrétariat pour l’Economie également institué par le pape François. La mise en place
du Conseil pour l'économie constitue une mesure décisive dans le renforcement de la
gestion du Saint-Siège, l'amélioration de la coordination et de la vigilance de ses
activités économiques et administratives.
En début de semaine, les huit cardinaux
conseillers du Pape François, chargé de l’assister dans le gouvernement de l’Église
et la réforme de la Curie romaine ont tenu leur quatrième réunion. Le C8 comme on
l’appelle désormais s’est réuni en début de semaine pour passer en revue la situation
des douze conseils pontificaux que compte la Curie romaine.
La protection
des mineurs, une priorité
Quant à la commission pour la protection des
mineurs, elle est dirigée par le cardinal américain, Sean O’Malley, connu pour son
combat contre la pédophilie. Elle comprend des spécialistes de la maltraitance d’enfant
comme la pédopsychiatre française Catherine Bonnet et l’irlandaise Marie Collins,
elle-même victime d’abus de la part d’un prêtre. Sa création démontre une fois de
plus la volonté du Saint-Siège d’agir efficacement dans ce dossier douloureux. Elle
a commencé ses travaux ce jeudi 1er mai. Selon le directeur du Bureau de presse du
Saint-Siège, il ne faut pas s’attendre à des prises de décisions dans de brefs délais.
Ces chantiers important prendront du temps. (RF)