(RV) Entretien - Au Soudan du Sud, plus de 9 000 enfants combattent sur le
terrain et 32 écoles sont aux mains de soldats, une situation alarmante pour la Haut-Commissaire
de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay, qui vient de terminer une visite de trois
jours à Juba, la capitale. Les Nations unies s’inquiètent de la dégradation de la
situation, entre discours de haine et de vengeance et escalade de la violence.
Surtout,
c’est l’irresponsabilité des deux leaders des combattants, Salva Kiir et Riek Machar,
qui préoccupe Navi Pillay. Cécile Pouilly, porte-parole du HCR, est interrogée
par Jean-Baptiste Cocagne :
La haut-commissaire
a remarqué que beaucoup d’incidents qui ont eu lieu dans le pays n’ont pas été relevés,
n’ont pas été rapportés. Donc, la situation est bien pire que ce que l’on pense. La
situation est d’autant plus préoccupante que la saison des pluies va bientôt commencer,
ce qui veut dire que les agriculteurs qui n’ont pas pu planter à cause de la situation
incertaine du point de vue sécuritaire extrêmement dangereuse ne vont pas pouvoir
fournir de nourriture et la famine guette à moins qu’une action rapide ne soit entreprise
et que les leaders, les dirigeants du pays ne retrouvent le chemin de la discussion.
La haut-commissaire a bien mentionné être vraiment choquée par le manque apparent
de préoccupation chez les deux responsables. Elle a à la fois rencontré le président
et le dirigeant de l’opposition, Machar. L’un comme l’autre ne semblent pas comprendre
l’imminence du danger et les nombreuses vies qui sont menacées par ce péril de famine.
Il faut que la Communauté Internationale se mobilise pour peser de tout son poids
sur ces deux dirigeants afin qu’ils fassent passer cette lutte de pouvoir après le
bien-être de leur population.
John Kerry était attendu ce mercredi
à Addis Abeba, la capitale éthiopienne où les discussions entre Machar et Kiir ont
repris cette semaine. Le secrétaire d’Etat américain entame ainsi une tournée en Afrique
qui le mènera également en Angola et en RDC.