Les métropolites d'Alep, otages depuis 365 jours en Syrie
(RV) Entretien - En Syrie, on reste sans nouvelle des deux métropolites orthodoxes
d’Alep. Il y a un an jour pour jour, le 22 avril 2013, Mgr Georges Yohanna Ibrahim,
évêque syro-orthodoxe, et Mgr Boulos al-Yazigi, évêque grec-orthodoxe, avaient été
enlevés par des hommes armés islamistes près de la frontière turque. Une veillée
de prière œcuménique aura lieu ce mercredi dans leur ville.
Interrogé par
Davide Maggiore, Mgr Antoine Audo, évêque d’Alep, nous décrit l’état d’esprit
des communautés orthodoxes et catholiques de la ville, un an après le double enlèvement
Les chrétiens
sont solidaires. Mi-mars, lors de sa session de printemps au Liban, l'Assemblée de
la Hiérarchie Catholique en Syrie a dit prier « pour les âmes de toutes les victimes
(…). Nous nous souvenons des personnes kidnappées, surtout nos deux frères les Métropolites
Youhanna Ibrahim et Boulos Yazaji », pouvait-on lire dans un message publié à l’issue
de leur journée de travail par Gregorios III, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient
d'Alexandrie et de Jérusalem, et président de l'Assemblée.
La libération
des otages, une exigence pour la paix
Fin janvier, au nom de l’Église orthodoxe
russe, le patriarche Cyrille de Moscou avait interpellé les participants à la conférence
de Genève II pour la paix en Syrie. Il leur a demandé de faire tout ce qui est en
leur pouvoir pour obtenir « l’arrêt immédiat et inconditionnel des opérations militaires
et la mise en place d’un dialogue entre tous les Syriens ».
Conscient de la
menace que font peser les rebelles islamistes, il leur demandait en particulier que
soit respectée la liberté des chrétiens qui vivent au Moyen-Orient depuis plus de
deux mille ans et « font partie intégrante de la société syrienne ». Le patriarche
Cyrille s’est dit convaincu que la Syrie doit rester un Etat où les droits et la dignité
des représentants de tous les groupes nationaux, ethniques et religieux soient respectés
et pour lui, le premier pas vers la paix et la stabilité doit être la libération des
otages et l’empêchement de toute profanation des sanctuaires religieux, des monuments
culturels et historiques.
Le père Dall'Oglio pourrait être en vie
Ces
enlèvements « criminels » ou « politiques » sont une des « plaies » de la guerre
syrienne, a rappelé le nonce apostolique à Damas. Interrogé par Cecilia Seppia sur
le sort du jésuite italien disparu en juillet alors qu’il se trouvait à Raqqa, zone
au nord de la Syrie sous contrôle de l’Etat islamiste en Irak et au Levant, Mgr Zenari
ne se prononce pas.
Concernant le père Paolo Dall’Oglio, la presse italienne
a rapporté ce lundi des informations provenant de l’Armée syrienne libre, sans plus
de précision, affirmant que le jésuite était vivant et se trouvait dans une prison
de l’EIIL. Le ministère italien des Affaires étrangères s’est montré plus réservé.
Son cas, « comme tous les autres », est suivi « avec la plus grande attention », indique
l’Unité de crise du ministère qui insiste sur l’opportunité de se montrer « prudent
» sur de tels dossiers.