La directrice du lycée du Nigeria où 129 jeunes filles ont été enlevées par des islamistes
du groupe Boko Haram a déclaré jeudi que 115 étaient toujours retenues, démentant
que la plupart avaient retrouvé la liberté comme l'avait affirmé l'armée mercredi. Le
ministère de la Défense et le gouvernement de l'Etat de Borno, dans le nord-est, où
l'enlèvement a eu lieu ont affirmé que 129 lycéennes avaient été enlevées par des
hommes armés lundi soir dans la ville de Chibok. La directrice du lycée public
pour filles de Chibok visé par l'enlèvement, Mme Asabe Kwambura, a affirmé que seules
14 otages ont retrouvé la liberté. Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation
occidentale est un péché" en langue haoussa, a souvent pris pour cible des écoles
et des université depuis le début, en 2009, d'une insurrection qui a fait des milliers
de morts. Des étudiants ont été massacrés dans leur sommeil, lors de l'attaque
de leur dortoir, et des attentats à la bombe ont eu lieu dans des campus d'université,
notamment, mais aucun enlèvement massif visant des jeunes filles n'avait été observé
dans le passé. Le gouverneur de l'Etat de Borno a offert 50 millions de nairas
à toute personne pouvant donner des informations permettant la libération des victimes
encore prisonnières. Des hommes armés avaient pris d'assaut lundi soir l'internat
du lycée, mettant le feu à plusieurs bâtiments avant de tuer un policier et un soldat
et de pénétrer dans l'établissement. Ils ont ensuite obligé les lycéennes à sortir
et les ont fait monter dans des camions avant de s'enfoncer dans la végétation dense
de cette région reculée. Trois lycéennes qui ont pu s'échapper et regagner Chibok
ont raconté qu'elles avaient été emmenées dans la forêt de Sambisa, connue pour abriter
des camps fortifiés de Boko Haram. L'enlèvement massif de lycéennes a provoqué
des réactions très vives, notamment de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et du secrétaire
général de l'ONU Ban Ki-Moon.