Soudan du Sud : impasse politique et menace de famine
(RV) Au Soudan du Sud, le chef des rebelles Riek Machar veut s’emparer de la capitale
Juba et des champs pétroliers clés pour contrer l'action du président actuel Salva
Kiir. L’ancien vice-président Machar a prévenu que la guerre civile ne s’arrêtera
pas avant la chute de Salva Kiir. Le conflit a déjà fait des milliers de morts et
près de 900 000 déplacés.
Les pourparlers de paix patinent et les deux parties
sont loin de trouver un accord. Elles avaient pourtant signé un cessez-le-feu fin
janvier, mais celui-ci est constamment violé. Riek Machar a qualifié son rival, le
président Salva Kiir, de « dictateur » et ne voit « pas de raison de partager
le pouvoir avec lui ». Alors pour précipiter sa chute, Riek Machar a pris pour
cible Juba la capitale et les champs de pétroles stratégiques. Le pétrole représentait
95% du budget de la jeune nation avant le début des combats.
50 000 enfants
menacés de famine
Mardi, les rebelles sud-soudanais ont affronté les troupes
gouvernementales dans la ville pétrolière de Bentiu. Ils ont lancé un ultimatum aux
compagnies. Elles doivent commencer à stopper la production et à évacuer leurs équipes,
dans la semaine. Et si elles ne le font pas, les rebelles le feront par la force.
Ces combats ont forcé des centaines de civils à fuir et à demander la protection de
l’ONU. Les Nations unies alertent également sur la situation humanitaire dramatique.
Le Soudan du Sud, où la saison des pluies commence, pourrait connaître la pire famine
du continent africain depuis des décennies. 50 000 enfants vont mourir dans les prochains
mois si une action immédiate n’est pas mise en œuvre. L'ONU a également averti qu'entre
800 et 1000 sud-soudanais arrivent chaque jour en Ethiopie depuis le mois janvier,
dans des conditions effroyables.
Photo : des soldats de la milice
« l'Armée blanche » participent aux combats au Soudan du Sud