(RV) Quelque 100 000 personnes massées sur la place Saint-Pierre de Rome ont assisté
à la célébration solennelle du Dimanche des Rameaux, présidée par le Pape François.
Cette fête coïncidait avec la 29° Journée diocésaine de la Jeunesse. A la fin de la
messe, un groupe de jeunes Brésiliens a remis la Croix des JMJ aux jeunes Polonais
qui la porteront en pèlerinage jusqu’à Cracovie. L’occasion pour le Saint-Père d’annoncer
que Jean-Paul II sera désormais le grand patron des JMJ, et de confirmer que le 15
août prochain il rencontrera les jeunes Asiatiques en Corée du Sud.
Dans une
homélie entièrement improvisée, le Pape François a analysé l’attitude des personnages
de la Passion de Jésus en invitant les fidèles à s’interroger sur eux-mêmes, sur leur
attitude à l’égard de Jésus ; à se demander où est leur cœur et auquel de ces personnages
ils ressemblent. Aux pharisiens et docteurs de la loi, qui avaient décidé d’éliminer
Jésus ? A Judas, qui fait semblant de l’aimer et le livre pour trente deniers ? Aux
disciples qui ne comprennent rien et s’endorment alors que Jésus souffre ? A celui
d’entre eux qui prétend tout résoudre par l’épée ? Ou bien aux femmes courageuses
qui souffrent en silence ? Qui suis-je devant Jésus qui souffre ?
Ma vie
est-elle endormie ?
Le Souverain Pontife n’a pas lu le texte distribué
à l’avance. Sur un ton lent et grave, il a pointé du doigt ces dirigeants qui improvisent
un tribunal, cherchent des faux témoins et qui pensent ainsi sauver le peuple ; il
a évoqué Ponce Pilate qui, face à une situation trop difficile, s’en lave les mains
; la foule qui ne sait pas au juste si elle participe à une réunion religieuse, à
un jugement, ou à un cirque et qui choisit Barabbas ; les soldats qui s’amusent à
humilier Jésus.
Mais parmi les personnages de la Passion, il a cité aussi
Simon de Cyrène qui rentrait du travail fatigué mais qui a eu la bonne volonté d’aider
le Seigneur à porter la croix ; Joseph le disciple caché qui porte le corps de Jésus
avec amour pour lui donner une sépulture ; les deux Marie qui se tiennent à la porte
du sépulcre. Sommes-nous capables d’exprimer notre joie et de louer Jésus, ou prenons-nous
nos distances, s’est-il encore interrogé, ma vie est-elle endormie ? Le Pape François
a souhaité que ces questions accompagnent les fidèles pendant toute la semaine.
On
a prié en français pour les chrétiens persécutés
La liturgie avait commencé
par la traditionnelle bénédiction des palmes tressées venues comme chaque année des
villes italiennes de San Remo et Bordighera : 3000 palmes confectionnées selon une
très ancienne tradition locale. La palme réservée au Saint-Père symbolisait la Sainte
Trinité. Les oliviers et les fleurs qui ornaient la place avaient été offerts par
la région italienne des Pouilles. Un espace aménagé autour de l’obélisque évoquait
l’accueil du Christ à Jérusalem. La crosse utilisée par le Pape François avait été
spécialement réalisée en bois d’olivier par les détenus de la prison de San Remo.
Pendant la prière des fidèles, on a prié en français pour ceux qui sont persécutés
à cause de leur foi, afin que le Seigneur soutienne la fidélité et la modération des
chrétiens durant l’épreuve. On a par ailleurs prié en chinois pour la paix entre les
peuples et la justice dans le monde. A la fin de la célébration, le Pontife a longuement
salué la foule en liesse à bord de sa jeep. Il est même sorti du périmètre de la place
pour saluer ceux qui se trouvaient sur l'avenue de la Conciliazione.
Photo
Le Pape François salue la foule, place Saint-Pierre, à l'issue de la messe des Rameaux