Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 13
avril, dimanche des Rameaux. Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit
Nous célébrons
en ce jour la fête des Rameaux. L’Evangile nous présente l’entrée triomphante de Jésus
dans Jérusalem. Jésus s’approche de sa Passion et la foule l’acclame. Relisons attentivement
ce récit qui nous permet d’entrer pleinement dans la Semaine Sainte. Tout d’abord,
Jésus envoie deux disciples chercher une ânesse et son ânon au village. S’ils rencontrent
une objection, les disciples doivent répondre : « Le Seigneur en a besoin, mais il
les renverra aussitôt » (Mt 21,3). Cette entrée en matière peut surprendre. Mais elle
nous montre que Jésus demeure maître des événements. C’est lui qui donne sa vie, librement.
Personne ne la lui prend. Il entre dans Jérusalem pour obéir à la volonté de son Père
afin d’offrir le Salut à tous les hommes. Le prophète Isaïe avait annoncé cette entrée
du Messie à Jérusalem : « Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi
; humble, il monte une ânesse » (Mt 21,5//Is 62,11). Jésus est donc bien roi mais
le signe de sa royauté est un signe d’humilité. Sa royauté n’est pas de ce monde et
il le signifie en choisissant une monture modeste.
Lorsque les disciples amènent
l’ânesse et son petit, ils disposent sur eux leurs manteaux. Jésus s’assit dessus.
La foule fait de même en recouvrant le chemin de manteaux. Dans la bible, les manteaux
peuvent représenter nos péchés, ce qui nous alourdit et que Jésus vient ôter de notre
vie. Ainsi, l’aveugle Bartimée, à la sortie de Jéricho, crie vers Jésus. Lorsque le
Messie l’appelle, il est dit : « Et lui, rejetant son manteau, bondit et vint à Jésus
» (Mc 10,50). Cette précision sur le manteau annonce la guérison et la libération
que Jésus va opérer dans la vie de Bartimée. De même, dans l’Apocalypse, il est dit
à propos de ceux qui seront sauvés : « Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve
: ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Ap 7,14).
Leurs vêtements, c’est-à-dire leurs péchés, ont été effacés par le sacrifice de Jésus
en Croix. Ces manteaux déposés sur l’ânesse, l’ânon et sur la route représentent les
péchés des hommes que Jésus vient effacer. Il est étonnant de voir la foule reconnaître
en Jésus son sauveur et proclamer en même temps : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth
en Galilée » (Mt 21,11). Jésus est pourtant bien plus qu’un prophète. La foule a donc
encore besoin d’être enseignée. Elle acclame celui qu’elle ne connaît pas vraiment.
Mais cette méconnaissance de la foule doit nous interroger. Reconnaissons-nous vraiment
Jésus comme le Messie, le Fils de Dieu qui a pris chair de la Vierge Marie, est mort
sur la Croix pour nous donner la vie éternelle. Ou est-il simplement pour nous un
prophète, un homme d’exception qui nous donne un modèle à imiter ?
Enfin,
nous pouvons relever le paradoxe entre la liesse de la foule et l’agonie dans laquelle
entre Jésus, une agonie qui trouvera son paroxysme à Gethsémani lorsque Jésus dira
à ses disciples : « Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi
» (Mt 26,38). Puis il priera son Père ainsi : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer
sans que je la boive, que ta volonté soit faite » (Mt 26,42). Jésus nous montre ce
que cela signifie de se sacrifier pour le bien des autres. Cet exemple d’une offrande
parfaite de sa vie, nous pouvons la méditer tout au long de la semaine sainte afin
d’accepter nous aussi de porter notre croix, à la suite de Jésus.