« S’il vous plait, n’appelez plus Jean XXIII 'le bon Pape' : cela fait cinquante
ans que je me bats contre cette définition ». C’est la requête lancée par le cardinal
Loris Capovilla qui fût le secrétaire particulier du Pape Jean XXIII dans un entretien
accordé à l’hebdomadaire religieux « A sua immagine » à quelques jours de la cérémonie
de canonisation durant laquelle le Pape François proclamera Saints Jean XXIII et Jean-Paul
II, le 27 avril sur la place Saint-Pierre.
Le prélat, nommé récemment cardinal
par le Pape François déplore : « Cette expression du 'bon Pape' est utilisée
à tort par les médias, comme pour mettre Jean XXIII en contradiction avec celui qui
l’a précédé et celui qui l’a suivi : Pie XII et Paul VI qui n’étaient pas du tout
de 'méchants' Papes. »
L'origine de ce qualificatif de 'bon Pape'
Le
cardinal Loris Capovilla rappelle la façon dont est né ce titre de ' bon Pape ' pour
Angelo Giuseppe Roncalli. Ce n’est pas la presse qui le lui a attribué, mais ce fut
le peuple romain. C’était le 7 mars 1963 et une visite de Jean XXIII était prévue
à la paroisse San Tarcisio, dans le quartier 'Quarto miglio' à la périphérie sud de
Rome. On était en pleine campagne électorale et les paroissiens, obtenant le consentement
des responsables des partis en lice, ont décidé de couvrir toutes les affiches électorales
avec des toiles blanches et ce texte 'Vive le bon Pape ! '. Depuis la visite de cette
paroisse, ce qualificatif lui resta attribué.
Le cardinal Capovilla poursuit
: « Je pleure et je m’émeus à chaque fois que je pense à la bonté du peuple
romain envers le Pape Jean XXIII. Mais les journaux, surtout ceux de droite, utilisaient
à l’époque cette parole pour mortifier son pontificat. Mais au contraire, nous savons
qu’il fut très important pour l’Église et pour le monde, par le Concile Vatican II,
par son combat pour la paix et aussi de par son style. Le Pape François- conclut-il-
a une capacité de se rapprocher des gens qui rappelle celle du Pape Jean XXIII.
»