Les évêques de France réunis dans un contexte social délicat
(RV) Entretien - Les évêques de France sont réunis à Lourdes en assemblée plénière
jusqu’au 11 avril dans un contexte national difficile alors que des réformes sociétales
suscitent des questionnements et des fermetures. Ils ne veulent être ni une Eglise
forteresse, ni une Eglise caméléon, mais une Église sacrement. Mardi, dans son discours
d'ouverture, le président de la Conférence des évêques, Mgr Georges Pontier, a mis
en garde les évêques de France contre le risque de se laisser instrumentaliser ou
d’instrumentaliser les autres, lorsqu’ils sont sollicités ou même requis pour donner
caution à des initiatives de tous ordres.
L’archevêque de Marseille a appelé
ses confrères au discernement évangélique, à l’échange, à la mesure et à la communion,
sans éluder pour autant les débats qui agitent la communauté catholique en France.
La juste manière de vivre en chrétien dans la société
Des souffrances
et des questionnements profonds qui déstabilisent et divisent, notamment au sujet
des questions de société, telles que la fin de vie, le mariage, le partage des biens,
ou l'accueil des étrangers. Mgr Pontier a pris ses distances avec la tentation du
rapport de force. Il a aussi mis en garde contre une utilisation irresponsable des
réseaux sociaux et s’est interrogé sur la juste manière de vivre en chrétien dans
cette société.
L'avenir ne peut être dans la promotion des comportements eugéniques
ni dans la perpétuation d'un ordre économique qui exclut trop de membres de nos sociétés.
Pour l’archevêque de Marseille, le taux d’abstention aux récentes municipales reflète
la lassitude, le désarroi, la peur de l'avenir d'un très grand nombre de français,
sans oublier la perte de crédibilité de la classe politique fragilisée par la complexité
des défis à relever et par des comportements individuels décevants et irresponsables.
Il y a aussi des gens, a-t-il martelé, qui sont en attente des biens essentiels :
logement, travail, éducation, santé, statut légal bien plus que des changements sociétaux
qu'on a voulu imposer au risque de diviser encore la société. Quant aux prochaines
élections européennes, il invite à ne pas se replier sur des intérêts ou des recherches
identitaires strictement nationales.
Les évêques se réunissent donc dans un
climat difficile en France. Un certain nombre de catholiques, déstabilisés par les
évolutions sociétales et notamment par la légalisation du mariage homosexuel, reprochent
à l’épiscopat son manque de visibilité et de clarté sur la scène publique. Pour le
président du Conseil Famille et Société, Mgr Jean-Luc Brunin, les tensions
sociales qui ont touché le monde catholique reflètent celles de la société française
dans son ensemble. Il considère que l’Eglise tout en défendant fermement ses convictions
sur la famille, ne peut pas les imposer sur la scène politique :