La police et l’Eglise s’engagent à lutter ensemble contre la traite des êtres humains
(RV) A partir de ce mercredi et pendant deux jours, le Vatican accueille une conférence
internationale contre la traite des êtres humains. Deux jours de débats au sein de
l’Académie pontificale de Sciences visant à « construire un réseau efficace de chefs
de la police afin qu’ils puissent collaborer étroitement avec l’Eglise », précise
un communiqué.
Cette conférence, organisée par la Conférence épiscopale d’Angleterre
et du pays de Galles, sera présidée par le cardinal Nichols, l’archevêque de Westminster.
A Londres, la police et l’Eglise collabore déjà efficacement depuis trois ans.
Cette
rencontre devrait rassembler des responsables d’Interpol et d’Europol et des représentants
des polices d’une vingtaine de pays. En Europe, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne,
la Slovaquie, la Roumanie, l’Albanie, l’Allemagne, la Pologne et l’Irlande ont été
invités. Les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et l’Argentine devraient représentés
le continent américain. Le Ghana et le Nigeria, le continent africain. Enfin l’Inde,
les Philippines et la Thaïlande devraient envoyer un représentant de leur force de
l’ordre compétent en matière de traite.
Le trafic des êtres humains génère
des profits mirobolants
Parmi les personnalités religieuses figure l’archevêque
d’Abuja, le cardinal Onaiyekan. Dans un rapport sur le trafic d'êtres humains publié
l’an dernier, l'Union européenne a classé le Nigeria comme le pays où ce fléau est
le plus répandu. Ce rapport indique que la vente d'enfants y est courante. En avril
dernier, 17 adolescentes, retenues prisonnières dans une même maison, enceintes du
même homme et dont les bébés étaient destinés à être vendus, ont été libérées par
la police. L'Unesco a classé le trafic d'êtres humains en troisième place des crimes
commis au Nigeria, après la corruption et le trafic de drogue. L’Eglise est très
active dans l’accueil et la réinsertion des victimes. Certaines d’entre elle seront
également présentes et prendront la parole lors de ces deux jours de débat.
Selon
des chiffres de l’OIT, organisation internationale du travail, le trafic illégal d’êtres
humains génère des profits de 32 milliards de dollars par an et concernerait près
de deux millions et demi de personnes.
Cette conférence correspond à la volonté
du Pape François de combattre concrètement les trafics des êtres humains : la traite
des femmes, l’exploitation sexuelle, l’immigration clandestine, les enfants soldats,
l’esclavage domestique, les ateliers clandestins. Une déclaration sera publiée à la
fin des travaux et sera présentée en conférence de presse.