Le prophète lutte contre les personnes qui mettent l’Esprit-Saint en cage
Lorsqu’on annonce l’Évangile, on va à la rencontre de persécutions. C’est ce qu’a
affirmé le Pape François dans son homélie, lors de son habituelle messe matinale en
la chapelle de la maison Sainte-Marthe, vendredi matin. Le Pape a réaffirmé qu’aujourd’hui,
il y a plus de martyrs que dans les premiers temps de l’Église, et il a exhorté les
fidèles à ne pas avoir peur des incompréhensions et des persécutions.
Partant
de la première lecture du jour, tiré du Livre de la Sagesse. Le Pape a fait remarquer
que les ennemis de Jésus lui tendent des pièges, ils jouent sur « la calomnie et ils
lui ôtent la gloire ». C’est comme s’ils préparaient « le bouillon pour détruire le
Juste ». Et cela parce qu’il s’oppose à leurs actions, « il réprimande les péchés
commis contre les lois », « il leur reproche les transgressions contre l’éducation
qu’ils ont reçue».
Tout au long de l’histoire du Salut, a-t-il poursuivi,
« les prophètes ont été persécutés » et Jésus lui-même le dit aux pharisiens. Les
prophètes ont toujours été persécutés car ils disent : « Vous avez pris le mauvais
chemin ! Revenez sur le chemin de Dieu ! ». Et ceci, a constaté le Pape, « ne plaît
pas aux personnes qui ont le pouvoir ».
Et Jésus fut persécuté depuis le début
: rappelons-nous qu’au début de sa prédication, Jésus retourne dans son village, il
va à la synagogue et prêche ; tout de suite, après une grande admiration, ils commencent
: 'Mais nous savons d’où il vient. C’est l’un d’entre nous. Mais avec quelle autorité
vient-il nous enseigner ? Où a t’il étudié ?' Ils le disqualifient ! C’est le même
discours, non ? 'Mais nous savons d’où il est !' Disqualifier le Seigneur, disqualifier
le prophète pour lui ôter l’autorité ! ».
Persécutés à l’extérieur et persécutés
à l’intérieur
Ils le disqualifient, a ajouté le Pape, « parce que Jésus
sortait et libérait de cet environnement religieux fermé, de cette cage », Le prophète,
a-t-il répété, « lutte contre les personnes qui mettent l’Esprit Saint en cage ».
C’est pour cela qu’il sont persécutés. Les prophètes « sont tous persécutés ou incompris,
laissés de côté. On ne leur laisse pas de place ! » Cette situation, a encore ajouté
François, ne s’est pas terminée « par la mort et la résurrection de Jésus : elle a
continué dans l’Église ! Persécutés à l’extérieur et persécutés à l’intérieur ! »
Lorsque nous lisons la vie des Saints, a déclaré le Pape, nous observons « combien
d’incompréhensions et combien de persécutions ont subi les Saints », « car ils étaient
des prophètes ».
« De nombreux penseurs de l’Église ont également été persécutés.
Je pense à quelqu’un, maintenant, en ce moment, qui ne se trouve pas loin de nous,
un homme de bonne volonté, un vrai prophète qui avec ses livres reprochait à l’Église
de s’éloigner de la voie du Seigneur. Il a tout de suite été appelé, ses livres ont
été enlevés, ils lui ont retiré sa chaire et cet homme finit sa vie : il n’y a pas
si longtemps ! Beaucoup de temps s’est écoulé et aujourd’hui, il est bienheureux !
Mais comment se fait-il que hier, il était considéré comme un hérétique et aujourd’hui,
il est bienheureux ? C’est parce que ceux qui hier, avaient le pouvoir, voulaient
le faire taire car ce qu’il disait ne leur plaisait pas. Aujourd’hui, grâce à Dieu,
l’Église sait se repentir, elle dit : 'Non, c’est homme est bon ! Il est sur le chemin
de la sainteté : c’est un bienheureux !'»
Le Seigneur a pris sur lui toutes
les persécutions de son peuple
Toutes les personnes que l’Esprit Saint
choisit pour dire la vérité au Peuple de Dieu, ajoute le Pape, souffrent de persécutions.
Et Jésus est justement « le modèle, l’icône ». Le Seigneur a pris sur lui « toutes
les persécutions de son peuple ». Et encore aujourd’hui, souligne François « les chrétiens
sont persécutés ». « J’ose dire qu’il y a peut-être plus de martyrs maintenant que
lors des premiers jours », « parce qu’ils disent la vérité, ils annoncent Jésus Christ
à cette société mondaine, à cette société un peu tranquille, qui ne veut pas de problèmes
» : « Aujourd’hui, dans certaines régions, existent la peine de mort ou l’emprisonnement
pour disposer d'un Évangile à la maison, pour enseigner le catéchisme! Un catholique
de ces pays-là me disait qu’ils ne peuvent pas prier ensemble. C’est interdit ! Ils
peuvent seulement prier tous seuls et cachés. Mais que font-ils s’ils veulent célébrer
l’Eucharistie ? Ils font une fête d’anniversaire, ils font semblant de célébrer un
anniversaire et ils célèbrent l’Eucharistie, avant la fête. Et c’est arrivé ! Lorsqu’ils
voient qu’arrivent les policiers, tout de suite, ils cachent tout et souhaitent les
vœux « Joyeux anniversaire ». Puis, lorsqu’ils s’en vont, ils finissent l’Eucharistie.
Ils doivent faire ainsi car c’est interdit de prier ensemble. Aujourd’hui ! ».
L'exemple
de St Matteo Ricci
Et cette histoire de persécution, fait remarquer le
Pape, « c’est le chemin du Seigneur, c’est le chemin de ceux qui suivent le Seigneur
». Mais « à la fin, il finit toujours comme le Seigneur : avec une Résurrection mais
en passant par la Croix ! » Les pensées du Pape François vont donc au Père Matteo
Ricci, évangélisateur de la Chine, qui « n’a pas été compris ». Mais il a obéi, comme
Jésus. « Il y a aura toujours- poursuit François- des persécutions, des incompréhensions
! Mais Jésus est le Seigneur et c’est le défi et la croix de notre foi ! » Que le
Seigneur, a conclu le Pape, « nous donne la grâce de suivre son chemin et si cela
se produit, même avec la croix de la persécution ! »