Le Pape à de jeunes Belges : "Oui, je me suis trompé, et je me trompe encore !"
(RV) Une initiative particulière, et pour le moins originale : celle de cinq Belges
de la pastorale néerlandophone des jeunes, venus au Vatican pour interviewer le Pape
François. Cette rencontre exceptionnelle, née d'un projet lancé dans la foulée des
JMJ de Rio en 2013, a eu lieu le 31 mars dernier, mais le contenu de l’entretien n’a
été diffusé que le 3 avril, à la télévision belge. Au cours de cet entretien de
45 minutes, le Pape évoque des sujets qui lui tiennent à cœur, comme la pauvreté,
la dénonciation de la culture du rejet, la recherche de Dieu, le tout dans un climat
de grande simplicité.
« Le Pape est-il heureux ? Le Pape a-t-il peur
? Le Pape peut-il se tromper ? » Ce sont là quelques-unes des questions posées
par ces jeunes Belges au Pape, qui y répond avec humour et simplicité. « Oui, je
suis heureux malgré les problèmes, oui, j’ai peur, mais de moi-même, oui je me suis
trompé, et je me trompe encore ! »
Interpellé plus concrètement sur ses
erreurs, l’ancien archevêque de Buenos Aires confie, notamment sur son expérience
de Provincial des Jésuites, qu’il a été nommé très jeune à cette fonction, et qu’il
a fait beaucoup d’erreurs avec l’autoritarisme, tout en assurant avoir appris à dialoguer
et à écouter ce que pensent les autres.
« Le Pape a-t-il un message pour
les jeunes ? » demande une jeune non-croyante de la petite délégation. Il y répond
en insistant sur la centralité de l’Homme. « L’homme qui a été rejeté du centre
et a glissé vers les périphéries, au profit du pouvoir et de l’argent ».
Et
François de revenir sur ses thèmes de prédilection, ses grands chevaux de bataille
: l’accueil du plus pauvre, la dénonciation de la culture du rejet, qui ostracise
les petits enfants qu’on ne désire plus, les personnes âgées qu’on euthanasie dans
l’ombre, et maintenant les jeunes, victimes du chômage.
Le Pape affirme cependant
avoir parlé à beaucoup de jeunes politiciens, à Rome comme à Buenos Aires. Qu’ils
soient de droite ou de gauche, observe François, ils jouent « une nouvelle musique,
ils ont un nouveau style de politique ». Ce qui n’est certainement pas pour lui
déplaire.
Photo : Le Pape François s'entretenant avec les cinq jeunes
de la pastorale néerlandophone des jeunes de Belgique, le 31 mars dernier, au Vatican.