Deux missionnaires deviennent les premiers saints de Québec
(RV) Le pape François a signé ce jeudi un décret validant la canonisation de deux
missionnaires français au Canada au XVIIe siècle, Marie de l’Incarnation et François
de Montmorency-Laval. Ce sont les deux premiers saints de la ville de Québec. Un troisième
missionnaire, le jésuite José de Anchieta, prêtre des îles Canaries (Espagne) sera
également canonisé.
Olivier Bonnel a recueilli le témoignage du cardinal
Cyprien Lacroix, l’archevêque de Québec où ont vécu les deux saints. Il se réjouit
de ce double décret qui intervient après un long processus.
Marie Guyart
(1599-1672), de son nom religieux sœur Marie de l’Incarnation, fut la fondatrice d’un
couvent des ursulines à Québec. Mgr François de Montmorency-Laval (1623-1708) fut
le premier évêque de la province de Québec et fondateur du séminaire de la ville.
Ces deux Français, enterrés à Québec, ont participé activement à l’évangélisation
en Amérique du Nord. Le Père José de Anchieta (1534-1597) fut le premier missionnaire
jésuite au Brésil.
Des nouveaux saints proches des Jésuites
Ces
trois nouveaux saints, jésuite pour le Père José de Anchieta, ou proches de la compagnie
de Jésus comme Marie de l’Incarnation et François de Montmorency-Laval, avaient été
béatifiés ensemble par Jean-Paul II le 22 juin 1980. Après la canonisation de Pierre
Favre le 17 décembre 2013, co-fondateur de la Compagnie de Jésus, le Pape François,
premier souverain pontife jésuite de l’Histoire, continue de canoniser des membres
ou des proches de son ordre religieux.
Le Pape a d'ailleurs utilisé la même
procédure que pour Pierre Favre, celle d'une canonisation équipollente, une méthode
utilisée pour les figures avec une pertinence ecclésiale particulière et pour lesquelles
un culte liturgique ancien et étendu existe, avec une réputation ininterrompue de
sainteté et des témoignages dignes de foi sur leurs vertus. Aucun miracle n’est requis.
Par un tel acte, le Pape étend d’autorité à toute l’Eglise le culte d’un serviteur
de Dieu non encore canonisé, à travers l’inscription de sa fête, avec messe et office,
dans le Calendrier de l’Eglise universelle.
Le jugement pontifical n’est pas
exprimé à travers la formule traditionnelle de canonisation, mais par un décret obligeant
pour toute l’Eglise à vénérer ce serviteur de Dieu avec le culte réservé aux saints
canonisés.
Photo : Sœur Marie de l’Incarnation (Marie Guyart)