Le Père Pascal Montavit nous propose son commentaire de l'Evangile du dimanche 6 avril,
cinquième dimanche de Carême. Évangile de Jésus-Christ selon selon saint Jean, 11,
1-45.
Ecoutez le commentaire du Père Pascal Montavit :
L’Evangile
de ce cinquième dimanche de Carême raconte la résurrection de Lazare, un ami de Jésus.
Jésus se réjouit de ne pas avoir été présent le jour de la mort de Lazare car sa résurrection
servira d’enseignement pour les disciples. La résurrection de Lazare annonce en effet
la Résurrection de Jésus. Les apôtres comprennent ainsi que tout pouvoir a été donné
à Jésus, maître de la vie et de la mort. C’est le premier enseignement de ce récit.
Nous sommes tous, un jour ou l’autre, confrontés à la mort de nos proches. Mais le
Seigneur nous révèle que la mort ici-bas est aussi le commencement d’une autre vie,
dans le Royaume des Cieux. Cette « autre » vie, avec le Christ et dans l’éternité,
il nous est impossible de l’imaginer. Mais celui qui a créé l’univers infini nous
offre, à nous ses créatures, d’entrer dans l’infini de sa présence.
Jésus
rencontre aussi Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare. A la première, Jésus demande
un acte de foi : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi,
même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26). Cette question s’adresse aujourd’hui à chacun
d’entre nous. Croyons-nous que Jésus est la Résurrection et qu’à notre mort, nous
vivrons avec lui ? Il n’est pas rare que des chrétiens perçoivent leur foi simplement
sous l’angle d’une « règle de vie », d’une « protection » ou d’un « système de valeurs
». Mais notre foi est avant tout une foi en la Résurrection de Jésus, une Résurrection
à laquelle nous sommes appelés nous aussi, à participer. St Paul, dans l’Epître aux
Ephésiens, dit : « Avec lui, il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans
le Christ Jésus » (Ep 2,6). A la question de Jésus, Marthe répond « Oui, Seigneur,
tu es le Messie, je le crois » (Jn 11, 27) mais lorsque Jésus demande de rouler
la pierre, elle s’exclame : « Mais Seigneur, il sent déjà, voilà quatre jours qu’il
est là » (Jn 11, 39). La foi de Marie a besoin de grandir. Jésus l’accompagne
dans ce chemin, tout comme il le fait pour chacun d’entre nous afin que nous croyions
et proclamions que le Seigneur nous offre une place dans son Royaume.
Avec
Marie, la deuxième sœur de Lazare, Jésus révèle la compassion qu’il éprouve pour les
hommes. Il voit Marie pleurer. Il en est bouleversé et, à son tour, pleure (Jn 11
,35). A Marie, Jésus ne propose pas un long discours, comme à Marthe, mais il est
avec elle et pleure. Lorsque nous aussi nous pleurons, le Christ pleure avec nous.
Enfin, Jésus ordonne d’enlever la pierre et prie en levant les yeux au ciel
: « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé (…) » (Jn 11, 41). Il
s’écrie ensuite d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » (Jn 11, 43).
Cet ordre de Jésus, proclamé fortement, peut surprendre. Il nous montre avant tout
que c’est le Seigneur qui nous libère. Lui seul est vainqueur de la mort. Sans le
Christ, Lazare serait resté mort. Mais c’est la volonté de Jésus qu’il vive et sa
victoire sur la mort se fait avec puissance. La fin du récit mérite aussi notre attention.
Jésus dit à ceux qui l’entourent : « Déliez-le, et laissez-le aller » (Jn 11,
44). Si ce retour à la vie se fait en raison de la volonté et de la victoire de Jésus,
elle passe aussi par des médiateurs que le Seigneur envoie, ceux qui vont ôter les
bandelettes et le suaire qui entourent le corps de Lazare.
En ce temps de
carême, nous pouvons entendre ce double appel de Jésus : d’une part, à sortir nous-mêmes
des tombeaux de la peur et du péché mais aussi à ôter les bandelettes de nos proches,
véritables cordes qui les empêchent d’entrer dans la vraie vie.