La Banque africaine de développement veut aider l’agriculture africaine à nourrir
le continent
En Dépit de son potentiel agricole considérable, l’Afrique continue d’importer l’équivalent
d’environ 30 milliards de dollars chaque année de denrées alimentaires.
L’Afrique
possède une grande variété de zones agro-écologiques, qui vont des forêts ombrophiles
marquées par deux saisons des pluies à une végétation relativement clairsemée, sèche
et aride, arrosée une fois l’an. Si cette diversité constitue un énorme atout, elle
représente tout de même un grand défi pour le développement agricole de l’Afrique.
D’une part, elle offre un immense potentiel en termes de denrées et produits
agricoles susceptibles d’être produits et commercialisés sur les marchés intérieurs
et extérieurs. D’autre part, cette diversité exclut toute solution générale aux problèmes
que pose le développement agricole sur l’ensemble du continent. Par conséquent, la
programmation et la mise en œuvre d’interventions dans ce secteur doivent être adaptées
aux conditions propres à chaque zone agro-écologique et à la situation socioéconomique
des ménages ruraux vivant dans les différents pays du continent.
Au cours
des trois dernières décennies, les gains de productivité agricole en Afrique ont été
obtenus dans une large mesure par une expansion continue des cultures pluviales, en
particulier, les cultures vivrières, sur des terres de plus en plus marginales et/ou
par la réduction des périodes traditionnelles de jachère entre deux cycles de culture.
Soumis à la forte pression démographique, les ménages ruraux ont été contraints
d’adopter des pratiques agricoles qui assurent leur survie. Malheureusement, les stratégies
de sécurité alimentaire des ménages n’ont pas accordé beaucoup d’importance à l’accroissement
de la productivité des exploitations agricoles par l’intensification du rendement
par parcelle de terre cultivée – c’est-à-dire par l’accroissement du rendement des
cultures à l’hectare.
Hormis l’agriculture commerciale qui couvre une gamme
relativement restreinte de cultures, l’utilisation d’intrants agricoles – c’est-à-dire
de semences améliorées, d’engrais inorganiques, d’insecticides et de pesticides –
est nettement moins répandue en Afrique que dans les autres régions en développement
du monde. Souvent, la quantité d’engrais inorganique utilisée à l’hectare est inférieure
à dix kilogrammes de nutriments. Pour l’heure, l’utilisation des produits agrochimiques
et/ou de techniques de lutte intégrée contre les maladies végétales et les parasites
reste largement limitée aux cultures d’exportation.
L’expansion continue des
cultures s’est faite aux dépens des autres systèmes d’utilisation des ressources naturelles.
L’une des conséquences de ce phénomène a été la destruction rapide des ressources
forestières par le défrichement et la surexploitation des terres aux fins de production
de bois de feu et d’autres utilisations domestiques. Un autre effet plus subtil de
cette situation est la détérioration des systèmes de transhumance du bétail, provoquée
par l’utilisation à des fins de culture de superficies de plus en plus étendues de
terres autrefois réservées au pâturage de saison sèche.
La surexploitation
des ressources halieutiques constitue un problème grave quand les ressources communautaires
sont exploitées pour générer des profits personnels. L’absence de dispositions réglementaires
appropriées et, lorsqu’elles existent, leur mauvaise application, ont eu pour conséquence
directe la baisse actuelle du volume des prises et compromettent sérieusement les
chances d’une reconstitution suffisante des stocks de poisson à l’avenir.