Peine de mort : l'Irak est devenu un vrai « abattoir »
(RV) Entretien - Les peines de mort sont en augmentation dans le monde. C’est
ce que révèle le rapport annuel d’Amnesty International sur la peine capitale publié
jeudi. Les exécutions ont donc augmenté en 2013 par rapport à l’année précédente.
Parmi les pays responsables de cette hausse des exécutions en 2013 : l'Iran et l'Irak.
Le nombre alarmant d'exécutions dans un groupe restreint de pays – principalement
ces deux pays du Moyen-Orient – s'est traduit par près d'une centaine d'exécutions
supplémentaires dans le monde par rapport à 2012, soit une augmentation de presque
15 %, souligne Amnesty International. Hassiba Hadj Sarhaoui est la directrice
pour l’Afrique du Nord et le Moyen Orient à Amnesty International, elle revient
sur ces exécutions en Irak, au micro d'Antonino Galofalo :
L’Irak a connu
une vague de violence importante d’attaques par des groupes armés contre des civils
avec un nombre de civils tués très important et les autorités sont embarquées dans
une réponse qui est très précise et qui consiste à arrêter en masse, torturer, condamner
à mort sur la base de ces confessions obtenues sous la torture et ensuite, exécuter.
Donc, la plupart des exécutions en Irak correspondent à des personnes qui ont été
condamnées sur la base d’une législation problématique en matière de lutte contre
le terrorisme. Les autorités sont dans cette logique où plus elles exécuteront et
plus cela servira à décourager les attaques contre les civils. Donc, on sait que ceci
n’est pas le cas en réalité et il y a un effet très pervers. La haut-commissaire des
Nations-Unies a pu parler d’abattoirs parce que vous avez des dizaines de personnes
qui peuvent être exécutées le même jour. Sur l’aspect dissuasif, les autorités irakiennes
devraient vraiment comprendre le message maintenant : « ça ne fonctionne pas ».
Photo
: funérailles à Najaf le 23 mars de Mohammed Badawi, responsable de Radio Free en
Irak, abattu par un officier kurde.