(RV) Entretien- Sept millions de personnes sont mortes à cause de la pollution
de l’air en 2012, un chiffre « choquant et plutôt inquiétant » selon l’OMS, qui vient
de publier une étude à ce sujet. Les indicateurs concernent autant la pollution atmosphérique,
que la détérioration de l’air à l’intérieur des foyers. Si le phénomène touche autant
les pays riches que les pays pauvres, 84 % de ces décès sont recensés dans une seule
région du Monde : l’Asie et le Pacifique. Un résultat qui n’étonne pas Rémy
Slama, directeur de recherche à l’Inserm, l'Institut national de la santé et de la
recherche médicale : En Asie, il y
a plusieurs phénomènes qui se cumulent : on a à la fois des pays en voie d’industrialisation
ou récemment industrialisé avec beaucoup d’émissions dans l’atmosphère. C’est typiquement
le cas de la Chine où les niveaux dans l’air extérieur sont très importants et qui,
en plus, ont gardé certaines activités, certains modes de vie qui sont plus typiques
de pays moins industrialisés et qui causent une pollution de l’air intérieur assez
importante comme des modes de cuisson avec des foyers qui rejettent beaucoup de substances
dans l’air, par exemple si l’on cuit des huiles à des températures très élevées sans
systèmes d’aération, d’évacuation, de hottes extrêmement efficaces. Ce qui veut dire
que ces populations vont malheureusement subir un double fardeau : celui de la pollution
de l’air extérieur par l’industrie, le trafic, le chauffage et celui de la pollution
de l’air intérieur par ces dispositifs de chauffage et aussi de cuisson.
Photo
: Trafic routier rallenti à Pékin, à cause de la pollution.