2014-03-24 14:58:36

Les évêques centrafricains critiquent la Misca


Les pays africains qui ont déployé des troupes en République centrafricaine (RCA) dans le cadre des forces de maintien de la paix semblent davantage défendre leurs propres frontières que de maintenir la paix, déplorent les évêques catholiques de RCA. Dans une lettre adressée à leurs confrères américains, Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, et Mgr Nestor-Desiré Nongo Aziagbia, évêque de Bossangoa, leur demandent d’intervenir pour aider à la reconstruction de leur pays.

Tant Mgr Dieudonné, président de la Conférence épiscopale de RCA que Mgr Nestor-Desiré, son vice-président, déplorent que les forces internationales engagées dans cette opération de maintien de la paix n’ont pas complètement rempli leur mandat. Les troupes de divers pays interviennent en vertu de la Résolution 2127 du Conseil de sécurité de l’ONU, instaurant la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).

Les tueries de civils ne relèvent pas de motifs religieux

Les évêques signataires ont appelé leurs homologues des Etats-Unis à aider à promouvoir la reconstruction de leur pays ravagé par la violence armée. Ils expriment leur méfiance à l’égard des forces de paix inter-africaines, déployées dans leur pays, en estimant qu’elles défendent la sécurité des frontières de leurs pays respectifs, au lieu de veiller à la paix en RCA.

Ainsi, ont-ils écrit, les troupes tchadiennes sont déployées dans le nord-ouest de la RCA, tout près de la frontière de leur pays, dans les zones où se concentrent de larges groupes des ex-rebelles de la Seleka. Celles du Cameroun, se trouvent à l'ouest, dans la région voisine de leur pays. Les soldats du Congo Brazzaville sont dans le sud-ouest, non loin de leur frontière, tandis que leurs homologues de la République démocratique du Congo, sont stationnés dans le sud-est, également vers la frontière de leur pays.

«La proximité de ces troupes avec leurs pays d'origine peut encourager le trafic illégal des ressources minérales au-delà de nos frontières », ont-ils souligné, tout en insistant sur le fait que «le vrai problème de la RCA est celui de l'insécurité».

La restauration de la sécurité va de pair avec la promotion du développement

Les évêques estiment cependant que la restauration de la sécurité va de pair avec la promotion du développement. Une telle approche inclusive, en développant des activités générant des revenus, pourra prendre en compte la jeunesse sans emploi qui serait tentée de rejoindre les rebelles. Ils relèvent également que les fonctionnaires n’ont pas reçu de salaire depuis cinq mois et se demandent pourquoi ces citoyens devraient écouter les responsables du pays s’ils ne sont plus payés.

Depuis plusieurs mois, les évêques de RCA répètent que les tueries de civils que les diverses milices continuent de perpétrer ne relèvent pas de motifs religieux, malgré ce qui est décrit dans les médias. Les évêques estiment que le repli des Seleka dans la partie septentrionale du pays risque de diviser le pays en deux. (apic/ibc)

Photo: Mgr Nzapalainga







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