2014-03-23 12:57:50

Le Pape appelle le Soudan du Sud à mettre un terme aux violences


Un « appel urgent » pour mettre fin à la violence au Soudan du Sud, assurer l'aide humanitaire et promouvoir la paix : c’est ce que demande le Pape François dans un message adressé au diocèse de Juba. Le texte, signé par le secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, a été lu dimanche matin par le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, qui a célébré la messe dans la cathédrale de Sainte-Thérèse, dans la capitale sud-soudanaise, au terme d’une visite de cinq jours dans le pays.

« Sans la paix, il ne peut y avoir de développement », comme l’écrit le Pape à l'archevêque de Juba, Mgr Paulino Lukudu Loro. Des mots appropriés pour le Soudan du sud, cette jeune nation, indépendante depuis trois ans qui a vu en décembre dernier éclater un conflit ethnique entre les forces gouvernementales du président Salva Kiir, et celles fidèles à l'ancien vice-président Riek Machar. Cette guerre a coûté la vie à de personnes innocentes, regrette le Souverain Pontife, provoquant divisions et causant « pauvreté, faim, maladie et mort ».

« Nous ne pouvons pas rester indifférents à cette réalité», a écrit le Pape, qui n'oublie pas la « situation dramatique » des déplacés et des réfugiés, contraints à l'exil dans le « mépris de leur dignité», considérés non plus comme des personnes, mais comme des « statistiques sans noms ».

L'accès à l'aide humanitaire est primordial et urgent

Ainsi François lance cet appel pour s'assurer que toutes les parties prenantes, avec le soutien de la communauté internationale, mettent fin à la violence, assurent « l'accès à l'aide humanitaire pour les nécessiteux » et cherchent « sans relâche des solutions pacifiques, pour faire prévaloir le bien commun sur les intérêts particuliers ». Le message du Pape rappelle ainsi la nécessité de « promouvoir la culture de la rencontre », qui implique avant tout le rejet de l'égoïsme et la capacité de voir en l’autre « non pas un ennemi, mais un frère qu’il faut accepter et avec qui travailler ».

Les efforts pour créer un climat social « constructif », poursuit le Saint-Père, doivent l'emporter sur la « soif de pouvoir » personnel. Il faut pour lui « reconnaitre que les êtres humains, avec leurs légitimes aspirations morales, éthiques et sociales », viennent toujours « avant l'Etat et les divers pouvoirs qui cherchent à les soumettre ».

Le Carême est un moment propice à la conversion des coeurs

Puis en se référant au Carême, un « moment privilégié pour s'engager sur la voie de la purification et de conversion de l'esprit et du cœur », le Pape appelle à la « conversion des consciences à la justice, la fraternité et le partage ». Le message se termine par la déclaration claire que « l'Église catholique condamne tout acte de violence et travaille généreusement à la recherche d'un climat de dialogue, de réconciliation et de paix entre tous les membres de la société ».

La visite du cardinal Turkson au Soudan du Sud a débuté le 19 mars. Elle s'est déroulée dans le cadre de l’initiative de carême promue par l’Eglise locale et intitulée « Quarante jours de prière, de jeûne et de charité pour la justice, la paix et la réconciliation ». Le cardinal a rencontré plusieurs évêques et membres des autorités locales. Il a notamment rencontré le président Salva Kiir mercredi et les membres du gouvernement, auxquels il a remis le message de François.


Photo : le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, à la veille de son départ pour le Soudan du Sud







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