Vol du tabernacle : les paroissiens de Brie touchés dans leur foi
(RV) Témoignage - Les paroissiens de l’Eglise Saint-Etienne de Brie-Comte-Robert
dans la région parisienne, sont encore sous le choc. Dans la nuit du dimanche 9 mars,
le tabernacle contenant une vingtaine d’hosties consacrées a été volé.
Le
père Régis Evain curé de la paroisse, raconte les circonstances du vol. Il est
interrogé par Audrey Radondy :
Comment
a eu lieu le vol ? Le lundi 10 mars l’un des prêtres de la paroisse est allé
à l’église pour la célébration de la messe matinale, cette messe a lieu dans une chapelle
qui est attenante à l’église et en arrivant dans la sacristie il a vu tous les placards
ouverts. Et ensuite en descendant dans la chapelle, il a constaté que le tabernacle
avait été volé. En fait pendant la nuit, des voleurs se sont introduits dans la chapelle
en forçant deux portes, donc ils ont dû y passer beaucoup de temps. On a ensuite vérifié
que rien d’autre n’avait été volé et nous ne savons pas ce qu’ils recherchaient, mais
ils n’ont rien pris d’autre dans la sacristie. Donc pour nous, il y a la profanation
d’un lieu, l’église en l’occurrence et puis un vol, celui du tabernacle et surtout
le vol des hosties avec cette question qui se pose : est-ce qu’ils sont venus voler
un objet de valeur, le tabernacle qui est du XVIIIème siècle ? Ou les hosties qui
étaient présentes dans le tabernacle ? En tout cas dans notre foi nous sommes profondément
touchés par ce vol parce que c’est le corps du Christ qui est touché, c’est le cœur
de notre foi et nous sommes là maintenant dans cet étonnement sans réponse. La seule
réponse que nous pouvons apporter, c’est celle de vouloir réparer pour l’outrage que
le Christ a reçu à travers ce vol.
Et justement, vous avez donc prévu différents
évènements, notamment une messe de réparation ? Avec notre évêque Mgr Nahmias,
nous avons une prière de réparation et il a aussi souhaité venir célébrer une messe,
en tant que tel cela ne sera pas une messe de réparation tel que c’est prévu dans
la liturgie, car il y a eu une effraction dans l’église, mais il n’y a pas eu une
profanation consistant à dégrader le lieu mais on ne peut rester les bras croisés
quand on sait que le Christ a été volé. Donc cette messe qu’il va célébrer sera une
messe dans l’esprit de la réparation par rapport au Christ qui a été outragé à travers
sa présence réelle dans l’eucharistie.
Et quelles ont été les réactions
des paroissiens ? Ils sont très choqués. Et au-delà même des paroissiens, ce
sont les habitants de Brie qui ont découvert ce vol, parce qu’avant tout on n’a pas
respecté un lieu qui est un lieu sacré et la police d’ailleurs précise que ce sont
des circonstances aggravantes. Et donc il y a le vol dans un lieu sacré et ensuite
le vol d’un objet de valeur qui appartient au patrimoine et surtout ce qui est le
plus grave pour nous, c’est l’eucharistie qui a été volé. Donc les paroissiens ont
été surpris de cette réalité, de ce vol et ils en ont beaucoup souffert.
Est-ce
que c’est la première fois qu’un tel acte a lieu dans votre paroisse ? C’est
la première fois qu’il y a un évènement aussi grave. Il y a déjà eu quelque fois des
vols de petits objets comme on peut en trouver dans les églises, d’autant que notre
église reste ouverte dans la journée, mais c’est la première fois que l’on porte atteinte
au sacrement de l’eucharistie.
Et est-ce que vous avez remarqué ces temps-ci,
une augmentation des attaques contre les églises ? J’ai pu le noter dans l’actualité
à travers les journaux, mais directement dans notre secteur, notre diocèse, il n’y
a pas eu d’attaques particulières contre les églises, ni de vol en plus ces derniers
temps. Pour ce qui est des actes contre l’Église ou contre la foi chrétienne on ne
le note pas de manière particulière.
Et concernant le traitement de ces
attaques, certains disent que l’on parle plus des attaques contre les synagogues ou
les mosquées. Qu’en pensez-vous ? J’aurais pu le penser, en l’occurrence j’ai
été agréablement surpris de voir que les journaux régionaux se sont tout de suite
penchés sur l’évènement et l’ont relayé. Donc on ne peut pas dire que rien n’a été
dit. Peut-être que les quotidiens nationaux se font plus facilement l’écho de ce genre
de fait divers quand il s’agit d’autres religions, peut-être parce qu’on va montrer
les difficultés des minorités à s’insérer dans une société.
Une enquête
a donc été ouverte et depuis vous n’avez pas d’autres informations ? Depuis
que la plainte a été déposée, il n’y a pas eu d’autres informations. On avait photographié
et pris les mesures de ce tabernacle et ces informations ont été données à la police
et aux services compétents pour pouvoir l’identifier s’il devait être retrouvé.
Photo
: le tabernacle contenant des hosties consacrées se trouvait dans la chapelle