2014-03-19 19:12:33

Israël-Syrie : l'escalade des mots


(RV) Entretien - Le ton monte entre Israël et la Syrie. Dans la nuit de mardi à mercredi, une bombe a explosé sur le plateau du Golan, près de la ligne de cessez-le-feu, blessant quatre soldats israéliens. En guise de riposte, Israël a mené plusieurs bombardements aériens contre des positions de l’armée syrienne. Selon Damas, un soldat serait mort et sept autres seraient blessés.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a prévenu que son pays attaquait ceux qui l’attaquaient. Le régime syrien a répondu, mettant en garde Israël contre « les tentatives désespérées incitant à l’escalade et la tension. » Il a même fait allusion à la sécurité de toute la région, affirmant que « la répétition de ces actes agressifs menacent la sécurité de la région ».

Les déclarations sont musclées mais le risque de conflit entre Israël et la Syrie est nul. Xavier Sartre a joint Frédéric Encel, professeur à Sciences Po Paris et auteur de l’Atlas Géopolitique d’Israël chez Autrement RealAudioMP3


Il n’y aura pas de guerre entre Israël et la Syrie pour la bonne et simple raison que Bachar Al Assad mobilise tout son potentiel militaire pour combattre les rebelles et les islamistes dans son pays. « Il n’a pas la volonté de mettre ces moyens au service d’une cause qui est de toute façon perdue. Le rapport de force entre l’armée israélienne et l’armée syrienne est écrasant » et ce, en faveur, de la première, affirme le chercheur.

Les derniers événements sur le Golan et les déclarations enflammées qui ont suivi de part et d’autre, ne sont qu’à usage interne. Bachar Al Assad répond ainsi à ses détracteurs et principalement aux djihadistes qui lui reprochent de n’avoir rien fait pour tenter de reprendre le plateau du Golan, aux mains d’Israël. Benyamin Netanyahu, quant à lui, doit rassurer la population israélienne et hausse le ton, promettant de répondre coup pour coup.

La chose n’est pas récente même si les incidents se multiplient depuis deux ans. « Il y a toujours eu entre les Assad père et fils, et les gouvernements israéliens successifs, une surenchère verbale. Depuis le 31 mai 1974, et l’accord de désengagement signé après la guerre du Kippour, il n’y a plus jamais eu de combats entre Israéliens et Syriens sur le plateau du Golan », précise Frédéric Encel. Les ripostes ne sont donc que mesurées, afin que chacun des deux protagonistes ne perde pas la face.

Photo : des soldats israéliens observent la frontière syrienne, sur le plateau du Golan







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