2014-03-12 13:00:08

Le Père Vincenzo, l'ami des pauvres de Séoul


(RV) L’enthousiasme est à son comble en République de Corée, avec la confirmation de la visite pastorale du Pape François dans le pays au mois d’août. « Cette visite de François, écrivent les évêques sud-coréens dans un message, est une visite au continent asiatique dans son ensemble ». Et dors et déjà la nouvelle de cette venue du Pape est parvenue à toute la population comme une traînée de poudre, notamment dans les milieux les moins favorisés. Ainsi à Song-nam, dans la périphérie de Séoul, au milieu des pauvres, où l’on trouve l’un des centres les plus importants de la Caritas. Fondé par le Père Vincenzo Bordo, missionnaire des Oblats de Marie Immaculée, ce centre accueille jusqu’à 500 personnes sans domicile fixe.

Le Père Bordo confie qu’au Centre Caritas de Song-nam, tous sont euphoriques, car déjà ils avaient su que le Pape François avait fêté son anniversaire avec trois clochards et leur chien. « Mais alors, c’est clair qu’il viendra aussi chez nous au Centre. S’il a invité ces trois types-là, il viendra chez nous, vu que nous sommes plus de 500 ! » L’attente est donc grande parmi les personnes les moins favorisées, on l’aura compris, et d’ici la visite le Père Bordo assure qu’il tentera de faire comprendre qui est le Pape, car tous ne sont pas chrétiens et de « l’Eglise catholique et du Pape, ils savent très peu de choses ». Faire connaître qui est cet homme, sa fonction, ce qu’est l’Eglise catholique : il s’agira donc de véritables catéchèses pour ces personnes défavorisées, « une première annonce », car « ils ne connaissent ni Jésus, ni l’Eglise et encore moins le Pape. Une aubaine pour évangéliser ».

Ce Pape nous a donné du baume au coeur

Le Père Vincenzo Bordo, qui se bat au quotidien pour aider les gens de la rue, ne cache pas son bonheur face à ce Pape qui a des paroles fortes sur la pauvreté, et va au contact des plus démunis. Car depuis 20 ans qu’il a choisi cet apostolat très spécifique, il s’est senti souvent « moqué, abandonné, insulté ». Un Pape qui reconnaît quotidiennement ce travail, qui « dit que ces gens-là sont des frères qui souffrent », c’est tout simplement inespéré, et cela donne un regain de courage. « Le fait que le Pape ait remis ces questions sous les yeux des gens comme une priorité, cela vous redonne espoir, et toutes ces personnes qui vivent dehors en ressentent une grande joie ».

Sur les changements survenus en Corée du Sud depuis 1989, année de la deuxième visite de Jean-Paul II , et les nouveaux défis pastoraux de l’Eglise locale, le Père Vincenzo ne cache pas que l’Eglise a beaucoup changé, comme « d’ailleurs la société sud-coréenne ». Ce qui est le plus visible c’est, selon lui, une baisse de la fréquentation de la messe dominicale. « Quand je suis arrivé en 1990 en Corée, 80 % des catholiques coréens se rendaient à l’église le dimanche. Aujourd’hui, nous sommes tombés à 25-30 % de fréquentation, et ce ne sont plus la plupart du temps que des personnes âgées ». La sécularisation est donc passée par là aussi en Corée du Sud, et c’est bien une nouvelle évangélisation que le Pape François viendra relancer, car pour le Père Vincenzo Bordo « il faut trouver de nouvelles méthodes pour proposer une image nouvelle de l’Eglise dans le contexte d’une réalité qui a changé. C’est plus que nécessaire ! »

Photo: le Père Vincenzo Bordo, Caritas Séoul








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