L'Union européenne, et la FAO (l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation
et l'agriculture) ont lancé un vaste programme visant à aider les petits agriculteurs
du Zimbabwe. Ce programme décidé avec l'aval du gouvernement zimbabwéen s'articule
sur 4 ans et devrait cibler en particulier les activités de soutien à l'irrigation
et à la production animale.Une enveloppe de 19 millions de dollars a été mise sur
la table pour aider le pays a assurer sa sécurité alimentaire.
Parmi les chantiers
prioritaires dans le développement du pays, une meilleure gestion des petits périmètres
d'irrigation, qui sont généralement peu performants à cause de problèmes techniques
et financiers,précise la FAO dans un communiqué.Plusieurs facteurs ont porté à la
sous-utilisation des rares ouvrages d'irrigation disponibles, notamment l'obstruction
des canaux et les aléas de l'alimentation électrique. Etant donné les faibles précipitations
dans les bassins hydrographiques, il apparaît indispensable de réhabiliter les installations
existantes et d'en construire de nouvelles souligne l'organisation de l'ONU.
Irrigation
et élevage au coeur du projet
A l'heure actuelle, seulement 61% des terres
équipées de systèmes d'irrigation sont opérationnelles, ce qui représente une superficie
de 10 000 ha. Le projet vise ainsi à étendre cette superficie de 1 000 hectares en
améliorant les infrastructures d'irrigation, en développant les capacités des agriculteurs
en matière d'agriculture commerciale et en renforçant les Comités de gestion collective
de l'irrigation.
Un volet de l'aide doit également concerner l'élevage en
aidant à 40 000 agriculteurs pauvres qui pratiquent l'agropastoralisme dans des régions
du sud-ouest et du centre du pays touchées par la sécheresse de mi-saison et d'importantes
pertes de récoltes.
"Par le passé, les programmes de soutien de l'élevage
ont été peu nombreux et visaient le court terme. Ce programme de quatre ans prendra
en charge le cycle long de production animale en s'appuyant sur ces efforts à court
terme, ce qui aura un impact majeur sur les moyens d'existence de ces agriculteurs"
explique la FAO.
Une insécurité alimentaire chronique
Ce programme
aux visées optimistes ne doit pas cacher la réalité d'un pays où règne la faim. Dans
un rapport publié en septembre dernier, le Comité d’évaluation de la vulnérabilité
au Zimbabwe (ZimVac) qui regroupe des représentants du gouvernement et des agences
humanitaires, soulignait que quelque 2,2 millions d'habitants de régions rurales,
sur une population totale de près de 14 millions, avaient besoin d'aide avant la récolte,
et pointait une situation alarmante dans la sécurité alimentaire du pays.
Début
janvier, le Zimbabwe a annoncé vouloir importer 150.000 tonnes de maïs d'Afrique du
Sud pour pouvoir nourrir sa population avant la récolte d'avril. Le gouvernement du
président Robert Mugabe incrimine le manque de pluies des dernières années. D'autres
évoquent la réforme agraire qui s'est traduite par la saisie des terres agricoles
de cultivateurs blancs pour les redistribuer à des Noirs nécessiteux. (Sources FAO,
PAM, AFP)
Photo : Distribution du Programme Alimentaire Mondial à Mutawatawa,
dans le nord-Est du Zimbabwe, en novembre 2013.